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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 2 août 2009

Le sens du privilège

Je lisais un livre sur les prodiges de Malcolm Gladwell, je n'arrivais plus à le déposer. Je savais déjà à propos de la règle découverte par les neurologues des 10 000 heures de pratique (le temps que ça prend pour maîtriser un domaine, soit 4 heures par jour, pendant environ 7 ans), et que les familles aisées encadrent mieux leurs enfants, leur donnant de meilleures chances de réussite, aussi, je connaissais déjà l'étude de Terman qui commença en 1921 sur les enfants surdoués (1470 enfants avec une moyenne de QI de 140) et qui s'est prolongée sur une vingtaine d'années je crois.

Terman croyait dur comme fer que ces jeunes allaient à coup sûr faire partie de l'élite américaine, ce qui ne fut pas le cas pour nombre d'entre eux. Il semble que l'intelligence (analytique) seule ne soit pas un facteur de réussite suffisant. Un exemple frappant : C . Langan, dont le QI est estimé à 195 (Einstein avait 150), est videur de bar et fait des jobines, au lieu d'être juge, scientifique de renommée, ou prix Nobel, ou les trois à la fois. Comment expliquer ce fait? Il semble qu'à côté de la puissance brute de l'intelligence évaluée par les tests de QI, un autre type d'intelligence soit ignoré, celui précisément qui permet de réussir : l'intelligence «pratique», ou que j'appellerais «sociale», définit par Sternberg comme étant, entre autres, «le fait de savoir quoi dire à qui, quand le dire et comment le dire pour obtenir un effet maximal».

Terman a essayé d'expliquer pourquoi certains étaient au top de la réussite, et d'autres croupissaient sur des divans de fortune, sur l'aide sociale, ou vidaient des camions de marchandises en menant une vie de loser. La découverte de Terman, assez choquante, permettant d'expliquer ces différences, après avoir tout analysé : les origines familiales. Ceux qui étaient au top «venaient en très grande majorité des classes moyennes et supérieures. Leurs maisons étaient remplies de livres.» Au moins un père sur deux des jeunes du groupe qui a réussi avait un diplôme universitaire. En revanche, le groupe des QI de 140 et plus qui a échoué était composé d'enfants qui venaient des quartiers pauvres, et dont les parents avaient décroché de l'école avant la huitième année.

cet article va être terminé dès que l'envie me reprend d'en parler :)

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