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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 7 août 2009

Pimp mes gosses

Je voulais une bonne crème glacée, vous savez, «basic», simple, sans trop de sucre, trop de produits artificiels, sans «gugusses» genre morceaux de caramel ou de fudge, ou pépites, ou smarties, ou biscuits, ou je ne sais quoi, mais j'arrive devant le fridge, et ça me fait beaucoup penser au «Hummer» : c'est gros, c'est cher, pis câlisse que ça sert à rien. On me parle du manque de choix, «où ça?» qu'on va me dire : ça nous saute dans face, l'«uniformité» des marchandises toutes pareilles, avec dix fois trop de sucres, trop de colorants et d'huiles dedans dont on ne veut pas, des produits modifiés, etc., une véritable explosion «de saveurs», et de boutons, et de gras à perdre au gym, absolument inutiles. Après on nous parlera de la crise de l'obésité en se demandant d'où ça vient et si c'est génétique. Si vous essayez la «triple chocolat» (pourquoi pas quadruple et quintuple tant qu'à y être?) de Haagen Doses, n'oubliez pas de vous injecter trois doses d'insuline après une cuillerée.

Ça me fait penser aussi au cinéma qui nous abreuve d'explosions pour nous clouer au siège et rendre le navet de pitounes et de gros chars intéressant. Pimp mon film, pimp ma crème glacée. Conséquence : la crème glacée n'est plus mangeable, elle est devenue un «spectacle» à regarder, c'est tout. Même chose pour les films : ça fait des années que je ne vais plus au cinéma, tous les films sont gâchés. Pour les filles, beaux gros seins, mais pas mangeables non plus, parce qu'elles ne ressentent rien, ce sont des prothèses, donc pas d'intérêt, encore du spectacle.

Mais c'est pas fini, c'est partout pareil, même dans nos rapports sociaux. Nous sommes abrutis par la publicité. Je magasine pour des sous-vêtements dans une boutique spécialisée. J'en avais acheté de très bonne qualité à l'époque pour me soutenir le paquet tout en étant sexé, mais le proprio m'avait dit que c'était les dernières et que la marque serait discontinuée; c'est pas nouveau, tout ce qui est bon est TOUJOURS discontinué, alors j'en ai pris plusieurs. Depuis qu'elles sont finies, hé bien, je suis un itinérant sans culottes : pas capable d'en trouver des bonnes, des «basic», qui sont belles et font la job. Un seul détail : je n'aime pas les gros élastiques à la taille. Non mais c'est quoi cette idée de nous foutre des élastiques qui montent jusqu'au nombril? A-t-on peur de perdre nos culottes? Ou est-ce une sorte d'acte manqué qui révèle que nous n'en avons plus? Est-ce que notre façon de mettre nos culottes aujourd'hui consiste seulement à se mettre un plus gros élastique?

En tout cas, pimp mes culottes, parce que je n'ai réussi à rien trouver sans pompons, froufrous, couleurs explosives, motifs explosants, tissus allergènes, élastique en guise de corsage, ou sac à poche qui me squeeze les testicules en jus. Je ne veux pas de boxer parce que c'est trop chaud, et je ne peux porter les boxers plus courts et moulants parce que je me retrouve toujours avec une gosse qui sort de côté (oui, j'ai de grosses gosses) et ça fait mal en svp. Bref, je suis tout nu dans mon jeans, mais ce n'est pas volontairement, et je crois que je vais être pris pour l'être longtemps, jusqu'à ce que le monde reprenne ses esprits : avis aux intéressées.

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