Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 25 août 2009

La Souate à l'attaque

Méchante arrestation pas loin de chez moi, j'ai le don de toujours être là quand c'est le temps. Hier je sortais pour aller au dépanneur et je vois ces deux gars louches, un Noir et un Blanc, qui traînaient devant un apparte en face. Ils avaient l'air tendus, je me dis intérieurement : ça sent pas bon. Ils détonnaient en ciboire dans mon oeil expert à moi, ça sentait les tites filles et la dope : ça sentait le crime organisé.

Tantôt, je suis en train de faire une sieste et sur la rue ça gueule dans un mégaphone : «Sortez un par un, les mains dans les airs», et ensuite la Souate leur disait comment se placer sur le sol, de pauvres petites sardines sur le bitume bouillant comparé à ces Terminator armés jusqu'aux dents, boucliers en sus. Je sentais le Claude monter en moi et regardais tout ça par une fente en me disant que je pourrais bêtement recevoir une balle perdue dans le thorax et crever, alors que les policiers se protégeaient derrière les autos, arme au poing. La rue était bloquée et le véhicule concerné devait être suivi par dix autres véhicules en civil avant que l'intervention n'ait lieu : la Souate a fait irruption d'une fourgonnette avec vitres teintées, et voilà : c'était «Gamer Over» pour la gang de rue. Ils ont pris le chef en premier et l'ont embarqué dans une auto en civil pour décamper à toute vitesse, les autres sont restés plaqués au sol.

Je vous épargne les détails du reste de l'histoire dont vous allez sûrement entendre parler au téléjournal, mais je voulais juste dire en passant que si je n'avais pas souffert de myopie, je serais depuis longtemps soit dans l'armée ou la police, mais m'ayant refusé à l'époque, ma vie a pris un autre tournant, dont j'aurais pu me passer avec joie. Aujourd'hui il est trop tard pour quoi que ce soit, je crois que les normes d'alors sont maintenant considérées comme de la discrimination, mais je suis trop vieux. Je dois me contenter d'écrire des blogues complètement paumé et cogiter interminablement sur le bien et le mal, au lieu d'être un héros dans le feu de l'action, muni de mes certitudes.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire