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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 16 août 2009

I hate myself

Je pratique mon sport préféré, la «haine de moi-même». Quand je suis à bout de force, et que je n'ai plus l'énergie pour détester ce monde, je me déteste moi-même. Je n'aboutis à rien, je tourne en rond, je ressasse d'la marde, avec toutes mes connaissances je ne progresse pas d'un poil dans ma situation, etc. Ben oui, c'est certain que je suis à des années-lumières de ma vie antérieure, une histoire de bad lucks en série, mais le bonheur et la réussite, c'est toujours relatif.

Je suis malheureux, car je suis accablé de travail. C'est moi qui l'ai voulu comme ça, puisque je m'ennuie énormément dans ce monde d'une profonde imbécilité criminelle. J'ai l'impression que je ne pourrai jamais rien faire pour aider où changer quoi que ce soit, car je suis toujours occupé à me battre pour survivre, j'ai besoin de fric. C'est en partie la raison de ma frustration : je ne réussis pas. On me lance à tour de bras «Tu es brillant», «Tu es intelligent», «Tu es beau», «Tu as tout», peut-être oui, mais alors, où il est le «cash»? Le marché du travail est rendu rock n'roll en sacrament, et on se fait brasser tous bords tous côtés, souvent obligés de se prostituer pour des agences d'intérim : c'est vraiment rendu de la saloperie. T'as un bacc., une maîtrise? Té trop qualifié, tu ne travailleras pas. Va faire des cheeseburgers.

Je me sens sans racines, sans attaches; le contact avec ma famille est rompu depuis longtemps, et je parle aussi de la famille de mon père et de celle de ma mère : tout le monde se haït, et je n'irai jamais à l'enterrement de personne. Les liens ont toujours été impossibles dans ma famille; dès le départ, tout était câlissement pourri. Je cherche pourquoi et je n'arrive toujours pas à comprendre les conditions exceptionnelles qui ont rendu possible le développement de ce gros tas de marde.

Je n'ai jamais pu former de liens solides avec personne, et ça me fait chier au maximum. J'avais un bon ami jusqu'à il y a pas longtemps, puis, il s'est mis à être jaloux, il m'enviait secrètement, pourtant, il n'avait aucune raison. Il me mentait, essayait d'embellir sa réalité à lui, il avait un genre d'orgueil d'Asiatique, pourtant c'était un Québécois. Il a renoué avec ses racines indiennes, a foutu le camp dans la réserve et je ne l'ai plus revu. Lui aussi il s'est entiché comme mon père du «savoir secret», «initiatique», la pire forme de maladie. Je ne m'intéressais pas vraiment à ce savoir, alors pour lui je devenais probablement méprisable, «ignorant», peut-être même que je devenais une sorte d'ennemi pour son «idéal» ou je ne sais quoi. Il semble que la folie est l'état normal de ce monde; je vais passer mon tour. À tout prendre, peut-être est-il mieux de ne pas trop le fréquenter, et de regarder la parade de loin.

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