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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 12 août 2009

Maudit crosseur!

J'avais 6 ans, mon grand-père, un ancien policier suceux de nananes, très porté sur les tasses à boules, très kitsch, et les jokes cochonnes plates, me tapait sur les nerfs dans le salon chez mes parents, tout le monde était là, une dizaine à discuter.

Il n'arrêtait pas de faire des blagues cochonnes et des allusions sexuelles, ça m'agaçait énormément et j'étais pu capable de soutenir la monotonie du sujet auquel il prenait, lui, un grand plaisir : j'ai explosé du haut de mes 6 ans. L'insulte m'est sortie toute seule du gosier, à pleins poumons : «Maudit crosseur!»

Immédiatement dans l'assistance, comme un grand voile qui s'est déchiré, tous étaient scandalisés, et si mes parents n'avaient pas été là, je crois que mon grand-père m'aurait fait la peau, il bavait de rage. Toute de suite on m'a mis à l'écart, on m'a éloigné de la menace, exit ma chambre.

Mes parents ont eu tout un choc de voir à quel point je pouvais me mettre en boule soudainement. Ils n'ont pas eu le temps de réagir, allez exit!

Je comprends mieux pourquoi aujourd'hui mon grand-père désirait que j'entre dans la police : c'était pour me faire «casser» à Nicolet comme il disait, surtout ça! On va me «casser», moi? Pas sûr de ça le grand-père! Je crois qu'il m'a toujours détesté en secret après cette insulte impardonnable, qui recelait un peu trop de vérité au goût de cet homme qui avait probablement mis assez tôt un gros X sur sa vie sexuelle.

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