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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 14 juillet 2010

Sur la notion de «monde»

1. Le monde «est».
2. Le «monde» ne peut aller sans une certaine «compréhension» du monde.
3. Je suis toujours «au» monde, mais jamais «dans un» monde.
4. Nous parlons du monde de ceci, de cela, mais nous comprenons et sous-entendons toujours que ces différents «mondes» ou «micro-mondes» font partie d'un seul et même monde.
5. Le monde est, pour les uns, composé de «matière», pour d'autres, composé de «matériel» et d'«immatériel», et finalement, certains croient que tout est «immatériel».
6. L'irréductible est que j'ai devant moi «quelque chose» qui est «présent», peu importe que ce soit «matériel» ou «autre».
7. Le monde n'est pas réductible à la «matière», puisque j'ai une certaine notion de monde, je sais ce qui fait un monde, je connais de façon implicite la conjointure de significativité décrite par Heidegger, mais si je creuse la matière je ne peux arriver à un «fond», et s'il y avait un fond, celui-ci serait incompréhensible.
8. La «connaissance» du monde ne repose donc pas uniquement sur une étude plus poussée de la «matière», autrement dit, des particules subatomiques.
9. Je m'y retrouve dans le monde.
10. Le «dans le» ne peut avoir un sens spatial.
11. Ce qui signifie que j'ai mes «points de repère», mes choses à leur place, mes valeurs non «bousculées», etc.
12. Le monde quotidien se manifeste sous la forme de l'«insurprenance».
13. Le paradoxe du monde : si le monde est «rationnel», il ne peut être «fini», mais s'il est alors «infini», il n'est pas non plus compréhensible en totalité par la raison.
14. La possibilité d'un «système» du monde est indécidable.
15. Le monde est «un», et pourtant il est impossible de le circonscrire.
16. Le monde est «proche» et «lointain».
17. Le monde est toujours à une époque déterminée, c'est-à-dire qu'il est essentiellement «époqual».
18. Si le monde est «époqual», c'est qu'il est orienté vers une certaine «fin».
19. Je dois m'orienter dans le monde, je dois agir, interagir avec les autres, même si je n'ai pas de solution à la question «Qu'est-ce qu'un monde?».
20. «Autrui» est partie constituante du monde : il n'y a pas de monde sans «autrui».
21. Et s'il n'y a «personne», c'est justement parce que j'y attendais «quelqu'un» : autrui devient un existential, une structure de mon existence : l'être-pour-autrui. Je nais toujours et suis toujours dans un rapport à un «autre» que moi.
22. L'interaction dans le monde suppose la «coopération», autrement dit, une forme de «société».
23. La société est organisée et régie d'une certaine façon (politique ou code moral religieux).
24. Je m'«engage» dans le monde, c'est-à-dire que je participe à la «vie commune», au soin des choses, des autres, de la vie, de moi-même.
25. Je suis «tout entier» dans la préoccupation du monde, investi, soucieux, tendu vers un certain but, près ou lointain.
26. Le monde est un champ de possibilités : je les fais miennes.
27. Le phénomène d'«unité» du monde est constitutif.
28. Nous pourrions dire qu'il y a plusieurs mondes imbriqués dans une limite vers l'infini.
29. Mais si dernièrement tous ces mondes imbriqués ou accolés ne font parties que d'un seul et même monde, c'est parce que rien ne les sépare définitivement les uns des autres.

À continuer...

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