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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 1 juillet 2010

Les gens vides

Ça fait plusieurs semaines que je veux écrire là-dessus : les gens vides. J'en croise tellement dans une journée. Je me demande souvent qu'est-ce qui ne va pas avec eux, comment font-ils pour continuer à vivre, etc. Je les reconnais presque immédiatement, ils ont souvent les yeux ternes, l'horizon fermé. Ce qui les caractérise presque tous, c'est de ne pas vouloir vivre de nouvelles expériences, de ne pas vouloir apprendre d'autres choses de complètement différent et qui ne ressort pas de leur domaine, bref, un manque de curiosité ou une grande diminution de celle-ci.

Quand je parle de «nouvelles» expériences, je parle d'expériences radicalement nouvelles, dépaysantes au maximum; pour faire mieux, on appellerait ça : vivre un changement de «paradigme». Le changement de paradigme forme souvent ce que nous appelons des «étapes» dans notre vie : ce sont des changements que nous apportons à notre façon de penser, notre façon de sentir et de ressentir les choses, notre environnement physique et mental. Ces changements importants sont comme un déplacement des couches tectoniques : elles sont là, mais la plupart du temps elles «dorment» et on ne s'en aperçoit pas, on finit par les oublier, en pensant toujours qu'il n'y a que la surface. Ces changements importants dans notre vie qui en bouleversent totalement notre expérience peuvent venir du dedans, mais le plus souvent ils viennent en grande partie du dehors, aussi, c'est pourquoi il faut chercher à les provoquer de temps à autre. Un exemple «minimal» : prendre un livre qui se propose de nous apprendre quelque chose et non pas seulement de nous «divertir», et commencer à le lire, peut amener un changement important dans notre vie, sinon vital, pour éviter de devenir ce que j'appelle un «individu vide». Un autre exemple plus «radical» : un grave accident d'auto ou autre, un deuil, etc. Oui, il faut des fois que la vie aille jusque-là pour «réveiller» quelqu'un...

Mais, pour beaucoup, il est peut-être déjà trop tard pour changer leurs «cadres mentaux» qui sont fixés depuis belle lurette. C'est à ce moment que dans un tel «blocage» mental, les drogues hallucinogènes peuvent nous venir en aide, afin de nous donner un «choc» comme Don Juan Matus disait à Castaneda. Don Juan ajouta que cet usage n'est pas nécessaire, mais dans le cas de Castaneda oui, car il était vraiment «bloqué», comme c'est le cas d'ailleurs pour bien des gens, les gens «vides», des zombies ambulants et dangereux pour ceux qui arrivent à penser en dehors des «structures».

L'ignorance est peut-être désolante à voir, mais le manque de curiosité est sans espoir.

À terminer...

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