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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 4 juillet 2010

Meat and potato

J'ai mangé un bon gros steak hier soir avec des patates au beurre et une bonne ale, hmmm, j'ai encore le goût dans la bouche! Je me suis tranché une tomate avec ça, sel et gros poivre concassé, pur plaisir. Le steak était épais et juteux, medium saignant, ça faisait peut-être deux semaines que je n’en avais pas mangé, je commençais à avoir des tremblements de sevrage. Ça et les pâtes, je deviens fou, euphorique, heureux, triste quand l'assiette est terminée, ça me met tout à l'envers! C'est une histoire d'amour! J'aime avec mes tripes! J'aime la bouffe, j'aime le sexe, j'aime la vie! On dirait tellement dans ce temps-là que tout devient artistique et facile et joyeux, la vie est art, je vois de l'art partout, de la beauté partout! C'est pareil pour le sexe : quand je mange une chatte, c'est avec appétit, comme si je dévorais un melon. J'aime les chattes comme la bouffe! Je dois être vivant en viarge! Au revoir le psychomachin, je n'ai jamais voulu prendre tes peanuts et je n'en prendrai jamais parce que j'ai une esti de tête de cochon, et qui m'a bien servi d'ailleurs! La preuve : je me suis guéri tout seul de ma dépress, de mon «caquet bas», avec beaucoup de jouissances dans ce genre-là et du secouage! Comme disait l'autre : je suis un «bon vivant»! Oui, en effet, mais je ne m'en étais pas rendu compte jusque-là, parce que j'étais trop occupé à vivre!

Je dois toujours me forcer à me calmer sur les pâtes, car autrement, je m'empiffre littéralement. Je peux ne manger que ça pendant des jours, des semaines. Quand je suis parti habiter seul à Laval, dans une période de profonde remise en question de toute ma vie, j'ai fait un excès de pâtes. Comme je fais de la très bonne sauce à la viande, je m'en suis fait une grande marmite comme d'habitude : je cuisine en grand. Mais après, j'en ai refait une autre, et une autre encore, je ne me souviens plus. En tout cas, j'ai dû en manger pendant deux ou trois semaines d'affilée, avec beaucoup de romano et de parmesan que j'adore. J'adore tous les fromages, sauf ceux qui ne goûtent rien : rien ne me frustre autant que les choses qui ne goûtent pas. Si j'aime le café corsé, les fromages forts, la vie doit goûter aussi! Il doit y avoir de l'action, il faut oser, les volontés mollasses et les hésitants ne m'intéressent pas, me répugnent même. Ceux qui n'ont rien échoué n'ont rien essayé. Il n'y a pas de pire exemple de lâcheté dans la vie. Un peu de courage voyons!

Pour revenir à mon excès de pâtes : je ne croyais pas que c'était possible. Après deux ou trois semaines, je ne me sens pas bien. Je vais à la clinique au coin de la rue. Le médecin fait une radio de mes boyaux, le diagnostic me surprend. Il me dit : «Je comprends pourquoi vous ne vous sentez pas bien : vous êtes plein de marde! Vos intestins sont bloqués!» J'en avais jusqu'au cou! Il m'a conseillé de prendre un break des pâtes, ce que j'ai fait d'ailleurs, et de ne pas manger pendant quelques jours le temps que tout se vide. Je me demandais si j'allais avoir faim, mais il me répondit que non : effectivement, j'ai passé trois jours sans manger et à me vider. Ensuite, j'ai relaxé sur la bouffe. Je crois que le pire ennemi dans tout ça, c'est le fromage : ça bloque la machine si on abuse.

Beaucoup plus tard, j'ai fait un autre excès lorsque je suis revenu à Montréal : une vieille Japonaise m'a appris à faire les sushis : j'ai passé un certain temps à me pratiquer, et puis après un mois, j'ai commencé à faire de très bons sushis bien roulés et bien réussis. J'en ai mangé pendant un an tellement j'aimais ça, avec beaucoup de gingembre et de raifort. Mes mains sentaient tout le temps le saumon, une odeur qui ne partait plus, j'achetais des saumons complets, du thon aussi. Au bout d'une année, au moment où j'ai rencontré ma blonde, je suis tombé malade pour une raison qui n'est pas encore claire aujourd'hui. Je croyais que le saumon était gâté, mais ma blonde du temps a mangé ce qui restait du saumon après moi et n'a jamais été malade. Bref, pour conclure : il est possible de bouffer des sushis maison pendant une année complète sans se boucher les intestins. Mais il faut être un maniaque de la propreté et de l'hygiène et toujours garder le saumon au congélateur et ne le sortir que pour trancher des lanières qui deviendront molles très rapidement. Autre avantage en congelant le saumon : il devient possible alors de tailler la lanière de façon à lui donner une forme carrée, ce qui est esthétiquement plus beau qu'une lanière sans forme précise.

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