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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 25 juillet 2010

Sur le mot «performer no.749

1.On ne «fait» plus de la cuisine à la télévision (Les Chefs à SRC), on «performe». Eh oui : faire de la cuisine est désormais un «sport», une «prestation».

2.On performe au lit avec Reich ou Nacho, on performe au bar avec Marc Boilard, on performe à l'école avec Channel One, on performe au travail avec Anthony Robbins, on performe au gym avec Arnold, on performe en tant que capitaliste qui exploite son prochain et accumule des richesses absolument inutiles avec Bill Gates et Rockefeller, on performe avec son gros char qui prend toute la place et pollue l'environnement avec Dodge, parce que t'es capable d'en prendre : la différence aujourd'hui d'avec les époques antérieures, c'est que nous sommes toujours sur un stage... toujours, en tout temps et partout, même dans notre «for intérieur», notre conscience, si on peut encore appeler cela une «conscience», des écales de noix absolument vides...

Nous sommes tous des «acteurs» permanents complètement hallucinés au service de la marchandise, et désormais marchandise «performante» nous-mêmes, envers laquelle les employeurs ont des attentes, ainsi que les blondes ou chums ou ami(e)s potentiels, et peut-être même notre chat ou chien «performants». Oubliez l'expression «mettre du coeur à l'ouvrage», oubliez aussi l'«amour» : il s'agit désormais de «performer», et de cela uniquement : des diagrammes, des statistiques, des calculs : mathématisation et économisation complète de tout, incluant l'humain.

3.Question : on peut-tu juste «vivre» câlisse?

4.Selon la génération «scrap», celle après la X, la vie n'est pas un «combat» : la vie c'est du «sport», voire même, du sport «extrême». C'est pourquoi il faut boire beaucoup de Gatorade rempli de bons produits chimiques et de colorants : c'est connu, ça hydrate beaucoup plus que l'eau (de l'eau pure? ouach!), et c'est vrai, puisqu'ils le disent dans le commercial et expliquent même «comment ça marche», afin de satisfaire l'ignorance savante de la masse qui ne doit jamais penser en aucun cas que ce n'est que du câlisse de Kool-Aid moins sucré, mais au double du prix à cause des bouteilles ergonomiques, aérodynamiques, et surtout, «tendances».

Boire du Gatorade, ce n'est pas simplement boire un «liquide chimique» qui pète plus haut que le trou : c'est un «mode de vie», un «style de vie» : quand tu bois cette boisson, tu portes la marque d'un «sportif», et surtout, surtout, surtout..., tu sais pertinemment, TOI, comment t'hydrater.

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