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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 16 mars 2010

À propos de rien

Écrire à propos de rien, c'est pas facile. Mais j'essaie, je fais des efforts, je m'améliore de jour en jour. Par contre, ce matin ce ne sera pas très difficile, car je n'ai rien à dire. Rien. Je bois mon café et je regarde dans le vide. Mais c'est faux, je suis en train de faire de la construction : je regarde mon clavier, car je suis en train de taper que je n'ai rien à écrire. C'est absurde. Le fait de n'avoir rien à dire ou à écrire est un événement en soi qui peut encore faire couler beaucoup d'encre! On pourrait écrire des tonnes de briques sur le sujet! Ainsi, c'est de cette façon, depuis des années, que j'arrive à écrire. J'ai rempli une douzaine de journaux intimes avec le Rien. Ils sont dans ma bibliothèque à un endroit précis. Ils me regardent. Ils veulent que je les retranscrive sur ce blog, pôvre vous! En tout cas, pas ce matin.

Je me sens inutile quand je ne travaille pas. Je sens un malaise, comme si j'étais accroché sur un support. Mon estomac tourne en rond, le café n'est pas aussi bon. Mon cerveau est à plat...

Mais ce n'est pas nouveau ça! Mon cerveau est à plat depuis bien longtemps mes chers amis! Au moins depuis que j'ai vingt livres en trop. Je me sens comme un gros lard avec du gras dans le cerveau. Je n'ai plus les échecs pour me valoriser et mesurer ma forme intellectuelle, car j'ai arrêté de jouer, subitement, lorsque mon abonnement a expiré. Ma carte de crédit étant loadée, je n'ai pas pu me réabonner, et mentalement, de toute façon, je les ai envoyés chier après tous les problèmes que j'ai rencontrés sur leur site. Par exemple, je joue des parties de trois minutes seulement, eh bien, il arrivait que mon temps roulait plus vite que celui de mon adversaire en Russie! Il arrivait souvent que je n'aille l'équivalent que de deux minutes contre trois! Bien sûr que j'étais enragé! Et que je perdais! J'avais quand même une cote à défendre, moi, en tant que joueur international! Et, étant addict aux échecs, je ne pouvais m'empêcher de jouer, alors il arriva ce qui arriva : ma cote baissa, et je pétai les plombs... Pas grave, tous les joueurs finissent par péter les plombs sur les sites d'échecs.

De toute façon, étant versé dans l'art de la résilience, je toujours fini par revenir en force et casser la gueule à des 2600 Elo qui n'en reviennent tout simplement pas de la volée qu'ils ont reçu et décident de ne plus jouer avec moi. C'est ce qui arrive avec les ti-gars à maman. Heureusement pour moi, j'ai fait de la boxe, et je sais que la vie est plus ou moins un échange de coups de poing sur la gueule où le plus fort est souvent celui qui sera le plus capable d'en prendre sans tomber. Alors je joue, sans avoir peur, avec les plus forts. J'aime manger des volées par les plus forts, parce que dans ce temps-là, j'apprends. Alors c'est ça : au top, on mange des volées, et on aime ça. Si on pense qu'on se la coule douce, halte là mon ami! Je pile mille fois par jour sur mon égo! C'est ça un jeu. Et je ne comprends pas Montaigne d'avoir dit à propos des échecs que ce jeu n'est pas assez jeu... 

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