Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 26 mars 2010

Le Québec est une soupe populaire

Je me fais dire que le gouvernement va donner les contrats de correction du français du secondaire au privé. Tous nos acquis foutent le camp d'une claque et nous nous retrouvons à la merci des firmes avec probablement des salaires réduits et une diminution des conditions. C'est tout ce que j'entends partout : appauvrissement graduel, perte de nos droits, de nos acquis, de ce pour quoi on s'est battu du jour au lendemain. Ça s'en vient comme dans le tiers-monde : on va passer notre vie à être des contractuels d'agences de placement interchangeables à l'infini comme des marchandises. C'est là qu'on s'en va.

Pour deux ou trois terroristes de fond de cave on pète des centaines de millions : on est-tu rendus fous câlisse? L'argent se retrouve dans les compagnies de sécurité, de surveillance, dans l'armement. Mais tout ça a ses limites : Heidegger, ce lourdaud germanique, parlait déjà en 1947 de notre future fixation sur la sécurité. Il voyait ça comme le résultat inévitable d'une orientation générale de la pensée prise depuis longtemps. Vous pouvez me répondre non, il était plutôt question du Destin de l'Être que de sa propre vision des choses, wow! mais on s'en crisse de la belle rhétorique et des belles phrases et des belles conceptions.

C'est important de monter des fiches sur tout le monde et de faire grimper les prix en faisant grimper les coûts, mais bien manger, bien vivre et avoir des services sociaux c'est pas important. On coupe aussi dans la police alors que les gangs de rue deviennent un fléau à cause en partie aussi de la faillite du système d'éducation à cause en partie aussi du manque de fonds alors qu'on bourre de subventions les poches du privé et que nous n'avons rien en retour, à part plus de job minables et plus de dettes, alors la chickachick se fait aller et on se retrouve esclaves du crédit, pu une cenne, on pète les plombs, on manifeste, on nous arrête et on nous envoie faire des travaux communautaires, autrement dit, du travail gratuit pour ces firmes qui nous font chier  : est-ce qu'on voit que tout s'enchaîne? C'est pas grave, on va donner ça au privé, et les prisons aussi, et au bout du compte ça va nous coûter cinq fois plus cher. Tout ce que nous aurons sera à contrat ou en location, et quand nous n'aurons plus rien, nous irons vendre nos reins en famille dans un parking comme en Inde, et ensuite nous vendrons nos enfants et nos femmes se prostitueront, et puis pourquoi pas, nous vendrons le Québec aux firmes et nous nous ferons déchiqueter définitivement : ça ressemble à une solution finale au ralenti...

Bon. J'en ai peut-être un peu trop mis là : j'ai exagéré comme d'habitude...

Notre vie ne devrait pas être si pire que ça après tout, si nous pouvons tous avoir un IPad. L'espoir est à portée de main.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire