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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 15 mars 2010

Autopsychanalyse

Depuis deux ou trois jours, j'ai des mauvais souvenirs qui me reviennent à l'esprit, des images déplaisantes, des conclusions très sombres... Je réfléchissais à tout cela en revenant dans le bus alors que je lisais Guattari, et je prenais vraiment conscience, à cet instant-là, presque vingt ans plus tard, de ma détermination à l'époque d'en finir une fois pour toutes avec la vie. Aujourd'hui, je me demande pourquoi voulais-je tant mourir, alors que je n'avais qu'une vingtaine d'années et que ma vie commençait à peine.

Premièrement, le sentiment d'échec.

Le sentiment entier et définitif d'échec de ma vie faisait que je gobais les pilules tout en buvant de l'alcool sans aucune peur de la mort. Après avoir fini la boite et l'alcool, j'ai été répondre à la porte, j'avais toute la peine du monde à bouger, mes articulations étaient très douloureuses. J'étais nu, j'ai ouvert, c'était ma blonde junkie qui revenait après avoir disparu pendant deux jours. Je me suis effondré dans le lit, nu, en plein hiver, sans couverture, dans cette chambre minable et glaciale où le four me servait de chauffage. J'avais vingt et un ans.

Je me suis réveillé dans la même position que j'avais quand je me suis effondré, je n'avais pas bougé. Il faisait jour et j'étais seul, je croyais par la faible lueur du soleil au travers des stores maganés que c'était l'après-midi de la même journée. Il y avait encore les boites des pilules sur la table et les ouates, je ne comprenais pas ce qui se passait. Visiblement, je m'étais manqué. Finalement, je réussis à rejoindre ma blonde par téléphone qui se terre dans une chambre enfumée d'un hôtel de passe, alors je lui demande, T'as pas vu les boites de pilules sur la table? et tout ce que j'ai comme réponse, c'est qu'on est trois jours plus tard... Je me suis rendu à l'hôtel et j'ai recommencé à prendre cette saleté de drogue, pour m'oublier encore un peu, le temps que ça durerait. Je ne regardais plus les doses que je prenais, et c'est à partir de ce moment que celles-ci ont augmenté. La drogue devenait vraiment un outil indispensable pour continuer à vivre...

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