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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 26 mars 2010

Ennui pornographique

Vous savez, pour moi, comme pour tous les hommes d'ailleurs (et parfois quelques femmes), la pornographie est une chose vitale. Alors, de façon assez régulière, je cherche de la «bonne» porno, c'est-à-dire, de la porno qui va m'exciter et me faire bander pour que je puisse faire ma branlette après mon café du matin. Le problème, c'est que j'arrive à un point dans ma vie où la surconsommation m'a rendu extrêmement difficile, point de vue pornographique, s'entend. Pratiquement aucun film ne m'excite plus, aucun corps nu, aucune pénétration, aucune jouissance fake. Dès que je vois qu'il y a des prises de vue, des angles, du travail de cinéaste professionnel ou des mises en scène, je vomis. Je suis over-saturé de la pornographie-gymnastique et «spectaculaire». Plus on m'en montre, et souvent, moins ça m'excite. J'ai remarqué que certains films m'excitaient énormément, mais que paradoxalement, on n'y voyait aucun sexe en gros plan, seulement deux personnes faisant l'amour pour de vrai. On dirait que plus on me met dans la face en Imax une queue en train de fourrer une plotte, plus ça ne me dit rien, et ça m'excite autant que de regarder un sandwich jambon moutarde. Ce qui m'excite le plus dans un film porno, c'est la «magie du moment», qui n'est «capturable» que dans les films amateurs. J'aime sentir l'état psychologique de la femme qui est en train de faire quelque chose de nouveau ou de vaguement «défendu», et qui se livre à l'homme, qui se livre au vice masculin qui aime tout afficher, surtout ses prouesses sexuelles, alors que la femme préfère en général l'intimité sexuelle et amoureuse, parce qu'elle n'a rien à prouver, elle. C'est cette gêne, ce léger embarras, souvent à peine discernable qui m'excite chez la femme et dans ce que j'appelle les «bons» films de cul. Et lorsque j'y pense, finalement, c'est peut-être simplement la pudeur au bout du compte qui m'allume le plus (à ne pas confondre avec la pudeur feinte dans la porno japonaise).

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