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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 9 mars 2010

Le grand aveuglement scientiste

Je ne veux pas vraiment entrer dans une discussion sur les valeurs en ce moment, il s'agit ici du problème difficile de la différence entre valeur et fait, qui, non résolu, nous fait tomber dans le relativisme. Jusqu'aux dernières nouvelles, c'est un problème ardu, et à moins que quelqu'un ait trouvé une réponse, nous dérivons toujours plus vers une sorte de scientisme ou d'espoir démesuré dans la science et assez vain, puisque celle-ci ne peut nous prescrire de valeurs à l'aide des ses formules et diagrammes. J'ai consulté le livre de Putnam Raison, Vérité et Histoire qui semblait pouvoir apporter une réponse, mais en vain. Le Bien après tout, c'est «ce qu'il faut faire», je sais, c'est ridicule, mais il n'y a pas de réponse plus profonde. Alors quand on dit à quelqu'un «Tu dois faire le bien», on lui dit en fait, «Tu dois faire ce qu'il faut faire», c'est clair non!

J'ai discuté longuement il y a pas longtemps avec ce qu'on pourrait appeler un «sociopathe». Cet individu n'avait aucune conscience et ne percevait pas la «valeur» des valeurs; si une valeur avait de la valeur, c'est parce qu'elle servait tout simplement ses fins égoïstes. Il me parlait continuellement de la théorie de l'évolution et de la victoire inéluctable des plus forts ou des plus rusés ou des plus riches, choisissez ce que vous voulez, mais l'objectif pour lui, était de réussir à prendre son «dû» par tous les moyens, et pour le reste, on s'en fout. Par exemple, une jeune femme est saoule morte dans un party, eh bien, pour cet homme profondément malade, il n'est pas mal d'avoir des relations sexuelles avec elle contre son gré, ou autrement dit, de la violer. J'ai cherché par tous les moyens à allumer en lui ne serait-ce qu'une once de compassion ou de sympathie pour autrui, choses qui viennent normalement chez un individu «normal», mais en vain : la seule chose qui pouvait l'arrêter dans ses projets égoïstes et malfaisants, c'était la menace directe et physique de représailles. C'est-à-dire que s'il n'y a pas un gars qui est là à côté de lui à chaque instant et qui lui dit «je te casse la gueule si tu fais ça», il va le faire. J'ai trouvé mon expérience troublante et à la fois très décourageante. J'avais eu affaire à un nihiliste pur sang, et je savais dorénavant que ces gens, contrairement à ceux qui s'amusent à se faire passer pour des nihilistes afin de se donner un genre, sont profondément dérangés. Cependant, vous croisez régulièrement ces gens sur la rue, au boulot, etc., et vous ne saurez que très difficilement que ceux-ci n'ont qu'une seule «valeur» en tête :  réussir à prendre leur «dû» par tous les moyens.

Durant cette même période, je commençais à m'enthousiasmer pour Dawkins qui portait ses attaques contre la religion. Je suis athée comme lui, cependant, je suis foncièrement contre la théorie de l'évolution. Je me disais que ce qu'il faisait était une bonne chose quand même et que ça pouvait aider la cause de l'athéisme. Cependant, j'ai vu rapidement vers quoi tout cela nous menait : une liquidation de toutes nos valeurs, ou un entraînement progressif (je parle des générations à venir) nous rendant insensibles aux valeurs, puisqu’après tout, d'un autre côté, tout se vaut! toutes les valeurs sont égales, alors il n'y en a aucune pour laquelle on devrait se battre! Alors, puisqu'on laisse tomber la religion, on laisse tomber aussi les valeurs qu'elle véhiculait, autrement dit, on jette le bébé avec l'eau du bain, let's go! Tout fout le camp, on fait ce qu'on veut bien sûr! Il n'y a plus de Dieu, plus d'enfer! Qui aurait le droit de nous arrêter et pourquoi? (à noter pour les 888, je ne suis pas en train de dire que nous avons besoin que ces choses reviennent)

Je trouvais la réflexion stupide à l'époque, mais je ne me rendais pas compte que pour bien des gens, c'est ça leur raisonnement : ils ne peuvent être punis que par les tribunaux; toute l'astuce consiste donc à faire ce qu'on veut et à s'en tirer. Dans ce cas, pourquoi aurais-je des remords? TOUT sera effacé, oublié! C'est comme une free game!!! Je suis véritablement choqué lorsque je vois des soi-disant scientifiques dire qu'ils ne veulent pas «défendre leur point de vue», et qu'ils n'aiment pas qu'on en parle dans ces termes (allo Armand). Je ne comprends pas qu'est-ce qu'on peut bien avoir à gagner en restant supposément «neutre» face aux différentes valeurs, certaines bonnes, d'autres questionnables.

Si on n'a pas la force, câlisse, parce qu'on est rendu trop mou à cause de l'idéologie de l'objectivisme, dis-je, de défendre son point de vue et ses valeurs de façon rationnelle et avec fermeté, on se fera imposer les valeurs des autres, c'est tout, peu importe ce que sont ces «valeurs». Nous avons le choix, nous choisissons nos valeurs et nous y croyons, ou nous adhérons passivement à des valeurs qui ne sont pas les nôtres. Je pense ici à Einstein versus le reste de la communauté scientifique qui ne voyait plus l'homme, mais que des diagrammes. Nous sommes revenus à ce point, seulement, le combat se situe maintenant davantage du côté de l'industrie génétique, qui, en véritable prédateur obtient des brevets sur les végétaux, les animaux et visera probablement bientôt à en avoir sur la vie humaine.

Quand on endosse les idées de la théorie de l'évolution ou sa mouvance générale, on n'a plus rien à opposer à ces prédateurs du vivant, à l'oligarchie ou au néolibéralisme. Plusieurs scientifiques sont derrière ces industries qui ne fonctionneraient pas sans leur dévouement; ils font rouler la machine sans scrupules en empochant de juteux salaires et en restant «neutres», ou plutôt serait-il mieux de dire, intéressés. C'était mon point.

Voici les scientifiques à l'oeuvre avec leur légendaire bonne conscience d'«esprit objectif» et soi-disant tournés vers la «vérité» ou le bien du plus grand nombre. Par conséquent, toutes les atrocités qu'ils commettent sont justifiées «au nom» de la science, atrocités qu'on justifiait autrefois au nom de la religion. Vous voyez, c'est la même histoire, ce sont seulement les mots qui ont changé. Le rituel sadique ne fait que prendre maintenant la forme d'un «test». Personnellement, j'aurais peur qu'un de ces malades en sarrau blanc pose sa main sur moi pour me «soigner». Ces gens ne reculent jamais devant rien pour nous faire un bien «immense», qui prend la forme de pilules et d'une «industrie» pharmaceutique... On est là pour faire de l'argent avec vous, pas pour vous soigner.




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