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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 23 janvier 2011

La soi-disant «élite» ne sera toujours que du pétage plus haut que le trou..

1. Je pourrais parler de Zizek, mais j'ai commencé La parallaxe et je ne suis pas trop impressionné. Jusqu'à maintenant, j'ai été plus impressionné par son gigotage devant le public que par ses discours provocateurs (un peu).

2. Je me questionnais sur le rapport écrit/parlé: j'essaie d'écrire comme je parle.. Pourquoi? Parce que les propos les plus intéressants sont les propos «vivants».. Le travail de l'écriture, la forme, le style, la façon maniérée de s'exprimer par l'écrit créent toute la distance et la différence qu'il y a entre ces deux formes d'expression.. On ne soigne pas autant sa façon de s'exprimer en paroles que par écrit.. Pourquoi? Parce que le geste, l'expression faciale, le ton viennent suppléer au mot. L'écrit fait abstraction de tout cela, il est donc parfois ambigu et sujet à plusieurs interprétations. Du «jeu» de l'écrit..

3. Je pourrais parler de Lévinas, que je trouve prometteur, mais je ne sais pas, je sens quelque chose dans ses textes qui me fait penser à Adorno: une sorte de plainte continuelle envers l'existence.. C'est trop émotif, c'est trop proche, trop subjectif, ça se veut trop près de l'art pour être de la philosophie ou quoi que ce soit d'autre, on ne sait pas trop quoi au juste.. C'est une sorte d'écrit étrange sur l'étrange.. C'est fait pour ne pas être tout à fait compris.. C'est une volonté d'échapper au clair et à la raison.. Intéressant quand même, mais peut-être un échec à aboutir à quoi que ce soit.. Je lis Totalité et Infini et Autrement qu'être...

4. Juste avant de m'endormir hier soir  je pensais à cela: les subtiles distinctions phénoménologiques ont-elles jamais eu un quelconque impact sur la réalité ou notre façon de la percevoir? Ou mieux: peuvent-elles même en avoir? - Je crains que non.. Ça ressemble davantage à de la vaine scolastique.. On se paie de mots.. La «corrélation noético-noématique», qu'est-ce qu'autre que la relation entre la pensée et l'objet de pensée? «La conscience est toujours conscience de quelque chose»: qu'est-ce qu'autre sinon un truisme? Tout cela n'aboutit à rien de plus ni rien de fameux.. On se repaît de mots comme des vaches universitaires: on broute nos abstractions inutiles..

5. On chie des concepts pour venir embrouiller les esprits encore davantage et former une clique de ceux qui «comprennent».. «For the lucky few», évidemment.. La soi-disant «élite» ne sera toujours que du pétage plus haut que le trou.. On en revient toujours juste finalement au «sujet» et à l'«objet» en tout.. Mais ce serait trop simple.. Parler jargon ça fait plus intelligent, et ça marche effectivement.. C'est même prouvé par des études.. Si on veut être estimé des intellos, entre autres, il faut tout embrouiller, créer un bel écran de boucane, autrement, c'est trop clair, ça repousse ceux qui aiment travailler du coco.. et surtout ceux qui aiment paraître plus «intelligents» aux yeux de ceux qui ne suivent pas, même si en réalité, ils n'y comprennent rien eux-mêmes..

6. Testez votre propre compréhension d'un auteur pour voir si ce n'est pas juste du verbiage.. Pour voir s'il n'y a pas moyen de ramener ça à quelque chose de plus simple, et même encore, de beaucoup plus simple..

7. Volonté de plaisance, volonté de paraître: on n'en sort pas..

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