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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 31 janvier 2011

Ça fera..

J'écris et je ne sais pas pourquoi..

Je suis épuisé depuis quelques jours, comme un coup de masse dans le corps et dans la tête, je ne fais rien de bon..

Je perds aux échecs, je dois relire 5 fois sinon plus les phrases d'un texte, je ne vois même plus le monde de la même façon: c'est-à-dire que je le vois par les yeux d'un homme dont la tête a été transformée en passoire de grumeaux à sauce au jus de viande..

Je bois de la bière présentement, ça m'aide à récupérer..

Aujourd'hui, c'est plus ou moins une journée foutue, comme hier, avant-hier, et comme depuis une couple d'années..

On dirait que j'ai démissionné de tout dans ma vingtaine, alors que tout le monde avait démissionné de moi..

À cette époque, j'ai fait le choix de crever lentement, à petit feu, mais disons que le temps passe pas aussi vite que je le pensais.. Du coup, ça fait pas mal moins romantique.. Ça ressemble plus à un gars qui se retrouve éclopé avec les tubes dans le nez et qui n'en finit plus..

On veut tous mourir à 20 ans.. On ressent tout intensément, on fourre intensément, on aime intensément, on se gèle intensément, on se fourvoie intensément, on dépense et on se dépense comme s'il n'y avait pas de lendemain..

En réalité, il y a beaucoup plus de «lendemains» qu'on croit..

La vie est pas mal plus difficile à abattre qu'on croit aussi..

Non, on ne meurt pas comme dans les films, tout lucide et bien mis.. On crève en niochon ruiné au coin d'une rue affalé dans son vomi et sa crasse..

Bon, ça fera le négatif.. À cette époque de ma vie, j'étais réduit à vivre en itinérant avec comme seul bien une poche de linge sale.. plus aujourd'hui..

En passant Gab: non, je ne fais plus de ce genre de billet d'analyse d'un livre.. J'ai trop perdu de temps à faire ça, et personne ne lit ni ne participe.. Et par après, je me sens vraiment comme dans une tour d'ivoire et j'aime pas ça..

Comme disait Cioran, après avoir lu un livre on devrait toujours le jeter: s'il est bon, on se l'incorpore à son être, s'il est mauvais, ce serait une perte de temps que de le commenter..

Alors, je ne vais faire part que de mes impressions: je lisais hier soir dans ma cuisine La Grande Transfomation de Karl Polanyi, c'est effectivement un ouvrage brillant et captivant et dont j'ai pris connaissance par le livre de Catherine Audard Qu'est-ce que le libéralisme? dans lequel elle fait l'éloge de l'auteur..

J'ai lu aussi La philosophie de Max Scheler de Maurice Dupuy, un rare ouvrage sur la philosophie de ce phénoménologue encore relativement peu connu.. J'adore Max Scheler, sa finesse, sa pénétration, malgré sa conversion au catholicisme.. Mais je ne dis pas qu'un jour je ne devrai pas m'opposer à lui sur certains points.. Pour l'instant, ce que je remarque, c'est que Raymond Boudon semble rejoindre les idées de Scheler dans Le sens des valeurs et Le juste et le vrai.. Donc, Scheler serait parfaitement actuel, même si tout le monde semble l'ignorer en philosophie..

Etc..

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