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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 17 janvier 2011

Comportements d'un pessimiste..

1. Hier, j'étais dans le métro, et j'ai pris conscience de ma paranoïa pessimiste: je suis le seul qui, à l'arrivée du métro, se place de côté et crampe ses pieds, au cas où il viendrait à l'idée de quelqu'un de me pousser au moment même où le métro arrive...

2. Je pense toujours: ce pourrait être un «bête accident»... Par exemple: je pourrais m'évanouir lors de l'arrivée du métro, et étant trop près du bord, tomber sur les tracks, et voilà, c'en est fait de moi.. Ou bien, un suicidaire fou décide de m'emporter avec lui.. Ou bien un frustré décide de tuer du monde comme ça et décide que c'est moi qu'il pousse, parce que je suis grand et beau.. Ou bien, un mouvement de foule à cause de jeunes qui s'énervent fait que je suis poussé par accident sur la rame.. Ou bien, une ex encore folle de mon départ décide qu'elle se venge et me pousse violemment devant le wagon de ma mort certaine.. Ou bien, quelqu'un me prend pour un autre qui lui a fait du tort et décide de m'attaquer et me pousse tout en bas alors que le métro s'apprête à me broyer impitoyablement ou à me rendre gaga pour le reste de mes jours.. Ou bien, un tremblement de terre soudain pourrait faire que je bascule sur la rame, et voilà, je suis cuit encore une fois..

3. Donc, pour toutes ces raisons, à l'arrivée du métro, je recule à une distance sécuritaire, mettons, la longueur de mon corps, afin que si je tombe, ma tête ne heurte pas le wagon, ce qui serait assez dommage; deuxièmement, je me place de côté et je reste alerte: après tout, le «wagon de la mort» s'en vient si je ne fais pas attention.. Troisièmement, je durcis mes jambes, plie un peu mes genoux et crampe mes pieds à une certaine distance l'un de l'autre afin d'être immobile et impoussable: en même temps, je me prépare à une poussée latérale venue de nulle part..

4. Une fois que le métro a passé ma personne, je me décontracte progressivement et je commence à m'approcher, mais pas trop vite, car les côtés renfoncés des portes peuvent me heurter fortement et faire beaucoup de dommage, surtout à la tête.. Selon moi, c'est un défaut de ce genre de wagon.. Tout le tour des portes devrait être plat avec le reste du wagon.. Je crois que cette amélioration a été apportée aux futurs wagons, ce qui empêchera en même temps aux jeunes cascadeurs en herbe, assez idiots d'ailleurs, de s'accrocher après ces creux pour faire une ride..

5. Un autre exemple de ma paranoïa pessimiste: une fois dans l'autobus, j'ai remarqué que je tiens les barres de métal d'une façon particulière.. Ainsi, je me suis mis à observer consciemment comment je tenais la barre.. Ce fut une paranoïa de paranoïa..

6. Je ne pose jamais ma main à plat ou de façon recouvrante sur une barre.. Pourquoi? Parce que c'est plein de virus, et surtout, celui de la grippe.. Or, je n'ai jamais la grippe ou le rhume, et je n'en veux pas, donc je fais attention et je ne mets jamais non plus, par exemple, mes doigts dans mon visage alors que je me déplace dans les transports publics; je suis conscient qu'un seul contact de mon doigt avec mon oeil ou ma lèvre peut me rendre bêtement malade..

7. Après tout, un gros Libanais avec une face de bébé juste à côté de moi se rongeait les ongles comme un idiot... Je l'observais à la dérobée.. J'attendais le moment où il poserait sa main pleine de bactéries sur la barre de métal... Je serais alors témoin «en direct» de la contamination que je redoute tant, mais que je ne vois jamais de visu! Ses ongles étaient rongés, je les regardais sur son autre main comme un phénomène, c'était laid, mais il a remarqué que je l'examinais, il m'a fixé un peu, puis, il a continué son  manège: ronge les ongles de sa main droite sale, puis dépose alternativement une main ou l'autre sur la barre: je devenais fou....... Non seulement il se contaminait lui-même, mais il contaminait tous les autres avec lui! Il était complètement inconscient des bactéries et des virus qu'il gobait et répandait comme ça!

8. Pour revenir à la façon dont je tiens la pole: je ferme ma main autour, mais je fais semblant de la toucher.. En réalité, je la tiens avec le bout de quelques doigts seulement.. De façon à ce qu'il y ait le moins de contact possible avec la surface, mais que je puisse néanmoins m'y accrocher.. C'est une façon assez sophistiquée de tenir ma main..

9. La façon dont je place ma main lorsque je tiens une bouteille est encore plus sophistiquée.. Je la place de façon à pouvoir tenir la bouteille solidement, mais pour qu'en même temps je la touche le moins possible.. Ainsi, je la tiens du bout des doigts, mais ça ne paraît pas pour quelqu'un qui n'est pas attentif à cela... Je la tiens souvent même avec le dos des doigts... Même chose pour la tasse de café: je la tiens avec le pouce et le bout des doigts... Il n'y a pas beaucoup de gens qui boivent leur café de cette façon...

10. D'ailleurs, c'est «pensé» comme méthode: à un certain moment, j'ai réfléchi à comment tenir ma tasse de café... et j'ai trouvé que c'était la meilleure façon: le minimum de points de contact possibles pour tenir la tasse adéquatement...

11. J'ai vu cela comme une bonne habitude à prendre pour tenir les objets qui peuvent, en tout temps, être contaminés..

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