Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 1 janvier 2011

Se hâter dans la vie et partir à temps...

Ce passage du livre de Marc-Aurèle m'a fait penser qu'il est parfois trop tard pour se rendre compte, à cause du manque de «lucidité», qu'il serait temps de «partir»... Personnellement, j'espère ne jamais me rendre jusque-là... À l'état de «mort-vivant»...

«Ce n'est pas le tout de se dire que chaque jour la vie se perd, et que ce qui nous en reste diminue sans cesse ; il faut aussi se répéter que l'existence fût-elle beaucoup plus longue, nous ne sommes jamais sûrs que notre esprit demeurera jusqu'au bout également capable de bien comprendre la vérité, et de s'élever à ces hautes spéculations qui nous conduisent à la connaissance des choses divines et humaines. Ne se peut-il pas, en effet, qu'on tombe en un commencement de démence, sans que pour cela la respiration, la nutrition, l'imagination, les désirs et toutes les autres facultés de même ordre, viennent à défaillir en nous ? Mais jouir pleinement de soi, mesurer exactement le nombre et l'espèce de tous ses devoirs, être en état de préciser le moment où l'on doit s'éconduire soi-même de la vie, et tant d'autres actes qui, comme ceux-là, exigent la raison la plus éprouvée par des luttes antérieures, ce sont là des puissances qui s'éteignent prématurément en nous. Ainsi donc, voilà des motifs de se hâter, non pas seulement parce qu'à chaque instant nous nous rapprochons de la mort, mais de plus, parce que la conception des choses et leur enchaînement peuvent nous échapper avant la vie même.»
          Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, Livre III, I.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire