Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 7 janvier 2010

La mort du symbolique

14/5/7
Je me souviens d'avoir été fasciné par les explications de Baudrillard sur les Twin Towers et l'attaque terroriste. Autant j'ai été fasciné à l'époque, au point d'acheter tous ses livres, autant aujourd'hui je trouve que c'est de la merde. Je n'ai rien à foutre des symboles, du symbolisme et du symbolique. À vrai dire, je trouve que ce sont des explications très faciles qui n'expliquent absolument rien. La pensée symbolique, c'est beau, c'est plus compliqué que la réalité, mais c'est tellement de la grosse merde. Voyons donc : expliquer un attentat terroriste par l'«échange symbolique», c'est complètement ridicule. Un vrai travail d'intellectuel en vase clos qui n'observe jamais les faits en face, mais filtre toujours tout à travers sa vision des choses, qui prime sur tout, puisque c'est la plus haute réalité, la réalité d'une tête qui ne passe pas dans le cadre de porte. C'est sa façon de nier le monde. Et ça fait de beaux livres, de la belle littérature, la preuve, je suis tombé dedans. Mais lorsque j'ai croisé des livres qui remettaient en question l'attentat et qu'on revérifiait les faits, j'ai eu un frisson dans le dos, et j'ai compris que ce que faisait Beaudrillard n'était qu'un jeu d'intellectuel assez dangereux, puisqu'il amène à ne pas tenir compte des preuves possibles d'une autre explication de l'événement qui viendrait renverser complètement notre vision de celui-ci. Finalement, l'explication par le symbolique de Beaudrillard fait aussi l'affaire du pouvoir en place, ça ressemble beaucoup à l'interprétation des rêves et c'est aussi inoffensif.

18/5/7
Comment peut-on se laisser «fasciner» par l'actualité? C'est un peu comme l'enfant qui se laisse fasciner par ses jouets. Comment peut-on avoir un vide de pensée aussi profond qu'il faille le remplir à tout instant d'«actualités»?

Le passé est aussi «mystérieux» que l'avenir, puisqu'il contient toujours des facettes non-explorées qui en changent le sens.

Il est curieux de voir que les gens s'intéressent toujours à ce qu'il y a après la mort, mais qu'ils ne s'intéressent jamais à ce qu'il y avait avant la vie, c'est-à-dire avant leur naissance. Cela confirme, je crois, que cet intérêt recèle quelque chose de plus que le simple fait de vouloir savoir : il cache une volonté de justice (ressentiment?). Personnellement, je n'ai rien vécu de spécial avant ma naissance, et cela ne me cause par vraiment d'angoisse. Je crois qu'il en sera probablement de même à ma mort. Peut-on parler de certitude?

22/5/7
Si je savais exactement pourquoi les choses m'attirent, peut-être ne m'attireraient-elles plus, ou peut-être le feraient-elles, mais d'une autre façon, à peine concevable. Peut-être aussi vaudrait-il mieux ne pas chercher d'explication aux choses qui nous passionnent le plus.

Chaque égo est constitué de plusieurs «moi» emboîtés les uns dans les autres, comme les lignes de croissance d'un arbre.

On dit que le sport forme l'«esprit d'équipe», en effet, mais pourquoi insiste-t-on sur cette forme d'esprit d'équipe? La musique jouée ensemble par plusieurs personnes ne produit-elle pas aussi une sorte d'«esprit d'équipe»? L'esprit du sport ressemble davantage à celui d'une troupe militaire, et c'est un esprit de corps, de solidarité basée sur le courage, une bonne chose, bien sûr. Cependant, l'esprit de la musique produit l'accord et non l'adversité (avec un autre groupe de personnes), et c'est pourquoi, selon moi, en raison des attroupements humains qui sont davantage politiques qu'harmoniques, c'est-à-dire cacophoniques, on insiste davantage sur le sport, qui, en plus de nourrir tous les mythes sur la santé, nous «accorde» au réflexe primal de l'adversité des corps dressés comme des machines. Ce monde basé sur la guerre a besoin de davantage de musique, et surtout, de musiciens, parce que c'est l'acte de faire de la musique qui fait une différence et non simplement de l'écouter passivement. Quand on fait de la musique, on n'écoute plus de la même façon, on «apprend» à écouter, c'est-à-dire qu'on devient capable de «discerner» ce qu'on entend, alors que dans le sport «écouter» est simplement synonyme d'«obéir».



Aucun commentaire:

Publier un commentaire