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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 4 janvier 2010

Mes capacités vont continuer à dormir

On insiste toujours pour que je devienne professeur d'université, que je pousse plus loin, que je fasse ceci et cela, que je fasse mon doctorat, que j'utilise et développe tout mon potentiel, que j'aie un grand avenir rempli de «success», etc., et ces voeux ne sont toujours que des sortes de flatteries parce qu'on me trouve beau physiquement, ça arrive des fois. C'est aussi une sorte d'impératif moral d'utiliser toutes ses ressources, de ne pas les laisser en friche, inexploitées, en pure perte; Kant s'en gargarise lui aussi de ce beau principe tellement sensé, sain et honnête... En effet, c'est très logique tout ça, mon cher deux watts, et ça fait aussi chaud au coeur, comme c'est supposé le faire aussi... Cependant, on a oublié le mur de merde qui nous empêche de faire quoi que ce soit, et qui transforme tout en merde à son contact. Très bien.

Je vais vous dire la vérité, la crisse de vérité toute simple et plate et directe : j'en ai rien à foutre de vous ni de moi, et mes capacités vont continuer à dormir, ou mieux encore, je continuerai de m'évertuer à les détruire comme je l'ai fait toute ma vie, car je ne crois pas en ce monde, en cette maudite planète peuplée de trous du cul et d'idiots finis qui rasent tout, et j'espère faire partie du lot. Il n'y a plus rien à faire pour rien ni pour personne, tout s'en va au diable, alors, je prends du bon temps, c'est tout, je relaxe et je vous envoie chier, écologistes inclus : la voilà ma vision de la vie. Si on m'annonce demain qu'il me reste quelques jours à vivre, ça va me rendre triste, mais pas trop quand même, car je vais enfin être débarrassé de l'existence forcée avec une bande d'imbéciles. Je suis écoeuré de forcer pour les autres, de développer mes capacités pour les autres, parce qu'elles ne servent toujours finalement qu'à cela, qu'aux parasites qui ont plus d'argent que moi, et c'est vraiment tout ce qu'ils ont en plus, etc. Je ne souhaite qu'une chose : vivre ma vie tranquillement, disparaître dans l'anonymat en renonçant à avoir plus, lire le plus possible, apprendre de nouvelles choses, et écrire. Dans ces conditions, je suis heureux; je ne veux plus «pousser», c'est terminé pour moi ce piège à cons.

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