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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 3 janvier 2010

Nous devenons nous-mêmes en nous entredéchirant

7/5/7
Dieu est un principe, un verbe; une force accumulée non-stable dont on doit prendre soin.

10/5/7
L'importance pour l'homme de «fusionner» avec la femme, de ne faire qu'«un» avec elle. L'homme n'est pas conscient de cela, car il le fait naturellement, la conscience en moins.

Lorsque tous les actes, les pensées et les perceptions sont accompagnés de conscience, cela produit une différence aussi grande que celle qu'il y a entre le jour et la nuit. Boire un vin et le goûter, le déguster, n'est pas la même chose.

Les choses que nous faisons le plus naturellement du monde recèlent une profondeur insoupçonnée.

Parce que nous ne sommes pratiquement pas conscients de nos actes, nous restons en surface de nous-mêmes, de nos actes, de notre être profond.

«L'homme sans qualités» de Musil : malgré sa certaine profondeur et son style unique, il me laisse parfois un peu indifférent. Les personnages, en effet, ne semblent être que des supports d'idées. Ils n'ont aucune âme, rien ne les anime profondément. Cependant, je reprends toujours le livre, qui est très bien écrit.

La première chose à faire pour avoir une chance de comprendre la situation de l'homme, et oublions ici la politique qui ne sert toujours qu'à nous aliéner, est d'imaginer la Terre dans le système solaire, celui-ci parmi d'autres systèmes solaires, et puis finalement la galaxie, et celle-ci parmi d'autres galaxies, ainsi de suite, le tout voyageant à des vitesses de plus en plus grandes. Le super système contenant un certain nombre de galaxies, et duquel nous faisons partie, voyage à une vitesse inimaginable dans une direction inconnue. Nous sommes toujours en mouvement, rien ne peut être immobile que relativement.

C'est la nuit que l'inspiration, que les idées me viennent. Des idées «inspirées». Cependant, la plupart de mes idées me viennent le mieux lorsque je «suis» inspiré, et ce moment n'a aucun temps ni aucun lieu.

13/5/7
Si la philosophie de Jankélévitch est une «philosophie de la vie» comme me l'a dit dédaigneusement un certain philosophe, c'est alors le philosophe pour moi, car c'est ce que je veux étudier, la vie.

Je ne suis pas du monde mathématique et scientifique; en fait, le monde dans lequel je suis et celui-là s'opposent; et je suis constamment, ou plutôt j'étais, en oscillation entre ce monde et l'autre. Je suis définitivement ancré corps et âme dans le monde de la vie. J'essaie de me déconnecter de l'aspect technique du monde en me concentrant sur mon monde intérieur, qui par l'expression, l'expérience et la maturité, prend progressivement une forme claire et précise. Mon manque de culture m'afflige, et je me dépêche de lire, mais c'est une tâche infinie et le mieux est d'exprimer spontanément ce qui se trouve en soi. Les écrivains du passé n'ont pas fait autrement. C'est de cette façon qu'il faut procéder. Écouter Stendhal et ne pas attendre l'inspiration.

L'équation première c'est : aucune femme ne peut m'aimer.

J'ai pensé que les «blessures sentimentales» n'étaient qu'un prétexte pour se laisser aller ensuite à coucher avec n'importe qui, et de façon effrénée, de réaliser ses fantasmes les plus pervers pour être enfin «soi-même» : une bête assoiffée de sexe et de chair. Nous devenons nous-mêmes en nous entredéchirant.

Refuser de se laisser séduire par la beauté. Toute forme de beauté, même «morale». Est-ce possible?

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