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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 31 janvier 2010

Je n'ai plus envie de publier

Voilà. Je n'ai plus envie de publier ou d'écrire depuis quelque temps. Je trouve cela ennuyant et plate et je n'ai rien à dire. La blogosphère m'emmerde, mon blog m'emmerde. J'essaie de m'intéresser à de nouveaux blogs, à de nouveaux textes, mais peine perdue : tout m'ennuie. Je ne trouve rien d'excitant ou de stimulant à rien, j'ai l'impression d'être un légume qui prend très bien le pli de la routine métro-boulot-dodo et de la vie crissement plate. J'essaie d'imaginer des histoires, des nouvelles tounes : rien ne sort. Je m'intéresse plus aux potins d'Angéline Jolie qu'à Gadamerde. Je suis comme dans un cul-de-sac à bien des niveaux.

Je ne fermerai pas mon blog, parce que je l'ai déjà fait trop de fois pour ensuite m'en rouvrir un autre et me retrouver avec les mêmes problèmes. Les «mêmes problèmes» : on aime avoir des lecteurs et du feeback parfois, mais on y prend goût, et ensuite quand on en a moins, ça nous fait chier. On veut de l'attention, notre petit 15 minutes de gloire, gloire assez facile d'ailleurs sur un blog, on fait des crises de diva (comme j'en fais probablement une en ce moment), et puis on s'étire, on s'étire, pour plaire aux autres, et on n'écrit plus pour soi, et on se perd, on se tanne. Nous nous vidons de notre substance pour la donner au premier venu qui la chiera l'instant d'après pour aller se gaver ailleurs, et ainsi de suite, ad nauseam. On fait partie du cycle de la consommation comme les pizza pops et les Big Maque. Le fait brut est que : si tu es «lisible», tu es déjà mort. L'écriture tue.

J'envie Salinger qui vient justement de mourir. Il a voulu toute sa vie éviter la célébrité, et si bien, que je le croyais déjà mort depuis longtemps. Il disait ne vouloir écrire que pour soi depuis A Catcher in the Rye et n'avait plus rien publié. Il vivait dans sa grande demeure entourée d'une haute clôture et n'acceptait aucune entrevue. Plus près de nous, nous avons Réjean Ducharme qui est de la même manière de parlure. Pour revenir au blog : le problème avec ce mode d'écriture, c'est qu'il entraîne une certaine confusion. On veut écrire pour soi, mais finalement on se retrouve aussi à écrire pour les autres : puisqu’on n'écrit jamais pour soi seul, c'est pratiquement impossible, à moins d'écrire des notes du genre faire ceci ou cela sur des post-its, mais encore là, on écrit à un autre, et cet autre, c'est soi-même. Aussi, je me retrouve avec des pensées du genre : «Ah oui, j'aimerais être premier sur Tout le monde en blogue», mais si je l'étais, je ne saurais plus quoi écrire, car personne ne peut s'intéresser à mes petits tracas quotidiens, à  moins que mon nom soit Vanderbilt ou Timberlake ou Jean Passe. Donc, je me plains parfois d'être perdu dans la touffe de la blogosphère et d'être un pur nobody, car All I need is love, mais en même temps, je suis bien content qu'on ne me porte pas trop d'attention, car je ne veux pas de cette gloire trop facile, et inutile, et dans mon cas, déplacée. Mon égo s'en crisse pas mal d'être le centre du monde, pourvu qu'il ait des plottes à fourrer, du cash et de la bière, et toutes ses facultés, c'est tout. Ah oui, j'oubliais la santé aussi...


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