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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 7 octobre 2009

Sondage - Sommes-nous fascinés par la philosophie?

Nietzsche disait à propos des Allemands qu'ils étaient «de grands connaisseurs de la culture, mais qu'ils n'étaient pas cultivés». Cela dit, il ne suffit pas de pouvoir parler d'une chose pour l'«être», et plusieurs se laissent confondre de cette façon. Nous avons aujourd'hui beaucoup de «virtuoses» de la sagesse, mais aucun sage véritable. Nous nous gargarisons avec de beaux mots, de belles paroles; nous survolons les contrées de la religion, des vertus, de la philosophie et flirtons avec la sagesse, mais nous sommes et nous restons des barbares sophistiqués baignant dans une haute technologie que nous ne méritons pas, des pharisiens, des philistins, tout ce qu'on voudra, mais rien de bien durable ou valable puisqu'aucun plan ne guide notre conduite. Ce n'est pas parce qu'on se promène en jaquette orange et qu'on est toujours crampé qu'on est un sage, ou encore parce qu'on fait abnégation perpétuelle de soi, puisque se nier soi-même «pour les autres», c'est aussi nier les autres en soi-même d'une certaine façon. On doit être juste, mais le chemin de la justice semble très étroit et on tombe souvent dans l'excès, le vertuisme ou la caricature de la sagesse, une sorte de parodie qu'on retrouve partout, puisqu'elle est à la mode.


La philosophie, philo-sophia en grec, c'est l'«amour de la sagesse». On parle de philosophie de ci et de ça, par exemple, la philosophie Jackass, on parle alors d'une «façon d'être» c'est tout : faire le cave, chercher en toute occasion à se casser la gueule de toutes les façons possibles, être téméraire, voire complètement idiot, tout cela dans le but de «faire rire», etc. Ce sont des pitreries de cloune démocratisées. Autrement dit, «tout le monde a le droit d'être un cloune» : c'est le message profond que nous apportent ces tarés.

Philosophie de la musique, philosophie de la logique, philosophie de l'amour : ce qu'une chose «est» ou «doit être», et en quelque sorte si la sagesse est un «devoir-être», ces philosophies en tant qu'étude des «principes» (règles, lois, une «mathématique» ne peut être exclue) de la matière en question, sont une sorte de «sagesse» ou de «rectitude». La «philosophie» implique une inséparabilité de l'«être» et du «devoir-être», une union de la vie à un telos.

Le but de la sagesse : la vie heureuse ici-bas, minimiser les souffrances «inutiles», car le bonheur c'est pas toujours d'la tarte. Ainsi, la sagesse a partie liée avec la recherche de la «bonne» conduite, de façon plus large, avec une recherche sur le Bon, le Beau (dans la philosophie grecque, les deux sont liés : kalos), etc. La mort nous attend tous et pour cette raison le stoïcisme passe pour de la sagesse, alors qu'il n'est qu'une forme d'endurcissement. Le stoïcisme est le contraire de la sagesse, parce que la mort est «inacceptable». En effet, pourquoi se résigner face à la mort alors que personne en réalité, s'il avait le choix, ne voudrait mourir? Absolument parlant, nous ne pouvons pas dire qu'un jour nous n'aurons pas le choix entre «pouvoir rester jeunes» éternellement ou vieillir graduellement et mourir. Si nous «acceptons» la mort comme une chose qui «va de soi», nous baissons les bras devant une solution possible.

Enfin, la philosophie est inséparable d'une «réflexion sur les valeurs». Valeur : l'importance ou la considération (respect) accordée à telle ou telle chose. Si on creuse sur la «valeur» de la valeur, on se questionne sur «l'importance de ce qui est important» : on voit bien que c'est une absurdité. Qu'est-ce qui fait qu'on accorde une importance à certaines choses et pas à d'autres? Voilà la grande question. On nous dira que les «valeurs» sont tributaires des «instincts». Platon voulait travailler sur les instincts avec un programme incluant la musique, la gymnastique, etc. Hitler aussi voulait «travailler sur les instincts», et on a vu le résultat. Tout cela fait partie d'une «logistique» de la «sagesse», trop axée sur le devoir-être. Selon moi, en ce domaine, comme en tout le reste, le secret est de ne pas trop vouloir. Comme Pascal disait si bien : «L'homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête». En ceci, une partie de la sagesse consisterait, à tout le moins, à ne pas «trop vouloir» être sage. Cela semble paradoxal, puisque la sagesse devrait être la chose la plus souhaitable et désirable, mais «les paroles de vérité semblent paradoxales» (Lao-tseu).

Une autre erreur serait de confondre sagesse et «prudence». Il est en effet des situations où la «hardiesse» et l'«action énergique» sont préférables à la prudence (Montaigne), s'accordant ainsi avec le «bien agir», une variante du «savoir-faire» lié à la sagesse. Ce «savoir-faire» n'est pas sans lien avec le développement d'une «technique».

sans conclusion...

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