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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 12 octobre 2009

Le sanctuaire des blowjobs

On n'y pense jamais, mais les coudes doivent être la partie la plus sale du corps humain : on s'accote partout, on se lave les mains, mais on oublie toujours de se laver les coudes.

Peu importe, je revenais sur Ste-Cath et j'ai croisé la rue Champlain, mon ancien coin! Je racolais des clients sous les reflets de l'enseigne Molson, un bon temps pareil, même si c'est pas trop racontable. Le jour où j'ai pris l'initiative de demander de l'argent pour me la faire sucer, je me suis senti mieux, différent, autonôme pourrait-on dire. Je voulais juste faire de l'argent facile et m'amuser câlisse, mais j'ai fait capoter ma mère; en fait, j'ai fait capoter toute la famille. Je me suis toujours foutu des conventions morales et tout le tralala, je voulais prendre de la coke pour voir ce que ça faisait, j'en ai pris, et pris, et pris. J'ai fait des trip à trois, puis à cinq, puis à n partenaires.

Mon ami s'approchait dangereusement de ma blonde qui faisait la rue seule, alors que j'étais pogné à Shawinigan en cure de désintox. Le lendemain je faisais du pouce et je revenais à ma chambre d'hôtel. Je voyais ce qui se tramait : j'ai accepté de faire un trip à trois parce que je sentais que c'était inévitable et qu'il finirait de toute façon par coucher avec elle. On était gelés pas mal, il voulait le faire sans condom, je lui ai dit juste avant qu'il rentre sa queue (car je l'ai fait passer en premier) qu'il devait mettre au moins une capote, parce que c'était MA blonde après tout. Il a débandé et a foutu le camp; je ne l'ai plus revu, sauf une fois dans une soupe populaire. Il faisait des «coups», et devait flamber tout son cash puisqu'il était là; je crois qu'il était sur le point de se faire tuer, il était trop excité, il prenait trop de risques, il jouait dans les ligues majeures et un peu n'importe comment. Il devait devoir de l'argent un peu partout à cause de sa consommation effrénée, on sait ce qui arrive dans ce temps-là, en tout cas moi je le sais. Peu importe ton gabarit, ils vont te ramasser mon gars si tu niaises avec ces types. C'est inévitable.

Mon voisin, le Big B, il vendait de la coke, mettait la musique à fond la caisse chez lui, nous dérangeaient jour et nuit, faisait des fêtes, il était beau, grand et fort, très viril, une belle pièce d'homme, et il en fourrait d'la poule cokée. Cependant, il sniffait plus de coke qu'il en vendait. Il devait beaucoup trop d'argent. Il s'était acheté une belle Trans Am neuve sur le bras du crime organisé, et je l'observais à la piscine avec des jumelles de la fenêtre de ma chambre penché dans sa chaise longue en train de faire des calculs pour savoir comment il arriverait à payer toutes ses folleries. Quelques semaines plus tard, Big B disparut. La police le retrouva au printemps dans un marais en train de décongeler. Il semble qu'on l'ait conduit dans sa Trans Am jusqu'au marais et qu'on l'ait abattu avant de partir avec l'auto probablement pour la revendre et récupérer une partie de l'argent qu'il devait.

sans conclusion...

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