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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 16 octobre 2009

L'animal qui se gargarise avec les mots

Aristote a été généreux en appelant l'homme un «animal doué de raison». L'homme est animal dans sa rationalité et rationnel dans son animalité. Mais qu'entend-on au juste par «raison» et par «animal»? Nous utilisons des mots dont nous ne comprenons pas le sens profond; nous sommes satisfaits de la belle couche de vernis qui donne du lustre, et ensuite nous nous croyons plus brillants que les autres. Raison, raison, raison, quel beau mot,  quel mot «noble»... Ça donne du prestige. Nous devrions porter des affichettes accrochées au cou avec écrit dessus : «Je suis un animal rationnel». Pourrait-on plutôt appeler l'homme l'«animal qui se gargarise avec les mots»?


Le combat de l'homme pour la «raison»...

C'est comme chercher quelque chose dans une botte de quelque chose, mais quoi et dans quoi? (ça peut être une botte de pluie ou une botte de paille, ou de foin, etc.) Personne ne peut répondre, puisque nous ne savons pas ce que veut dire le mot «raison». Je ne peux chercher quelque chose si je ne sais pas ce que je cherche. C'est de cette façon précisément que l'homme est animal dans sa rationalité : il répond, pourrait-on dire, à un «instinct» en lui, l'«instinct rationnel». On fait comme la chaîne d'aveugles : on s'accroche tous au premier qui prétend «voir», y comprendre quelque chose... Bien souvent dans le monde, ça ne prend seulement que de la prétention pour réussir. Et bientôt arrive le précipice...

L'homme, cet «animal doué d'un instinct de raison»... Rions donc un peu de ce grand comique qui se prend trop au sérieux.

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