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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 8 septembre 2021

On ne naît pas philosophe, on le devient

Je me souviens, vers 10 ans je crois, j'ai demandé à mon père qu'est-ce qu'il y avait après la mort. Il m'a répondu: «rien».

Ce fut comme un coup de poignard qui me fendit le cœur.

J'étais tellement déçu de sa réponse, j'en ai les larmes aux yeux juste d'y penser.

C'était insupportable, j'avais comme un sentiment d'oppression qui m'écrasait la poitrine.

Je ne pouvais plus dormir la nuit. Je faisais des crises d'angoisse terribles dans mon lit, en pensant qu'un jour, tout cela sera fini.

Je me souviens qu'à partir de ce moment-là, je n'étais plus le même enfant. Je voulais savoir le sens de tout, je voulais comprendre la vie. Il était dorénavant impossible que je sois intéressé par autre chose que la philosophie.

C'est à partir de là que tout a commencé. À partir de ce «choc» traumatique.

Ça m'a ébranlé pour de bon. Je ne sais pas encore aujourd'hui vraiment si ce choc précoce fut une bonne ou une mauvaise chose, car il serait venu peut-être plus tard pour produire cette fois un effet dévastateur.

Mais je le sens comme un poison qui continue de s'insinuer en moi.

Il n'y a pas de mots pour qualifier cela. Je crois simplement que ce fut la pire des choses.

De m'avoir inoculé ce virus du néant.

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