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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 20 septembre 2010

Pour la répression des itinérants

1.Personnellement, je n'aime pas les itinérants, je les vois comme des gens sans volonté et sans coeur. J'ai eu un ami qui a joué au fou pendant plusieurs années: il a fini par ressembler à un vrai fou, juste pour pouvoir passer par-dessus son égo colossal et quêter en bonne conscience... C'est assez pathétique n'est-ce pas? Il lui arrive même de se vanter d'avoir été interné.

2.C'était un petit tyran égocentrique et orgueilleux comme pas un, il défiait tout le monde de le battre à des épreuves de force, qu'il perdait... Son égo a fini par en prendre un coup. Finalement, je l'ai vu commencer à se réfugier en lui-même et à éclater en explosions de rage contre la société en criant des bêtises par sa fenêtre. Je savais qu'il jouait au fou quand il piquait ses crises, parce que je le connaissais depuis l'adolescence. Ce n'était que de la frustration qu'il sortait, la frustration d'avoir en quelque sorte été abandonné ou oublié par ses parents qui ne le comptait pour pas grand-chose par rapport au grand frère, etc. Après s'être calmé, on recommençait à parler philosophie comme si de rien n'était, des soirées de temps. On parlait de Kant, Spinoza, etc.

3.Ainsi, plusieurs des soi-disant «fous» que vous croisez sur la rue et qui vous quêtent de l'argent ne sont pas de vrais fous. Ils sont juste complètement fuckés dans la tête. Souvent, ils se sont fuckés eux-mêmes en une sorte de suicide psychologique et social, tout simplement parce qu'ils ne réussissaient pas à avoir ce qu'ils voulaient. Il m'arrive de croiser mon ancien ami sur la rue en train de quêter en haillons, il m'interpelle pour me jaser: il est fou avec les autres, mais pas avec moi.

4.Théoriquement, avec l'aide social, l'itinérance ne devrait même pas exister à Montréal. Ces jeunes qui quêtent dans la rue et qui essaient de se faire croire de toute leur force qu'ils sont marginaux ne veulent que se payer de la came, et c'est ce qu'ils font dès qu'ils ont 20$ en poche: ils disparaissent de la rue pour aller appeler le vendeur. Observez-en un pour voir: ils ne restent pas longtemps en place, mais reviennent... Oui, ils reviennent entre chaque dose de came. L'itinérance n'est pas un problème de pauvreté, mais un problème d'estime de soi. Si on pouvait donner des cours d'estime de soi aux itinérants, on rencontrerait une violente opposition de la part de ceux-ci. Pourquoi? Parce que ces individus se perçoivent comme des «victimes» des autres et non d'eux-mêmes: ils sont prêts à faire zéro effort de travail sur soi, pourtant, on sait que tout le monde en a besoin un jour ou l'autre. Ils rejettent à 100% le blâme sur la société pour ce qu'ils sont devenus. C'est ce qu'on appelle manquer de coeur... L'itinérant doit reconnaître sincèrement qu'il a une part dans la misère qu'il vit s'il veut commencer à changer et à s'intégrer.

Pour ce qui est de la faim, il y a les soupes populaires et les organismes. Si vous allez faire un tour dans différents sous-sols d'église, vous allez revoir tous les itinérants à qui vous passez votre temps à donner de l'argent sur la rue. Qu'est-ce qu'ils ont fait de votre argent, alors, s'ils sont là à recevoir de la bouffe gratuitement? Ces «quéteux» de 25 ans font 20$ de l'heure et parfois beaucoup plus, alors que j'en fais presque deux fois moins en travaillant dur avec deux diplômes d'études supérieures dont le remboursement me prend à la gorge... Ainsi, quand ils vous disent qu'ils ont «faim», c'est faux: leurs «bras» ont faim.

5.Je lisais un livre parlant d'histoires d'itinérants à Montréal, et l'un d'eux justifiait sa vie dans la rue par le fait que la vie en chambre lui rappelait trop une «cellule de prison»... Franchement, on voit que le raisonnement fait dur. Prends ton chèque d'aide sociale, loue-toi une chambre, dors dedans bien au chaud, et passe ta journée dehors au frette si ça te tente comme si tu n'avais pas d'endroit où aller. Il n'y a aucune excuse à ta misère bonhomme.

6.Un jeune itinérant me criait après hier parce qu'il voulait une cigarette et que je ne lui répondais pas. Quand je l'ai croisé, j'allais à la pharmacie, et à mon retour j'appréhendais une escarmouche avec cet imbécile en train de boire de la bière de mauvaise qualité. Mais à ma grande surprise, ses cris avaient suscité la pitié de deux bons samaritains, ou plutôt, deux naïfs qui veulent se donner bonne conscience. Ainsi, il avait tout d'un coup deux personnes à son service: une qui lui fournissait la bière et les cigarettes, et l'autre qui prenait soin de son pauvre chat perpétuellement maltraité et abruti par ce taré. Je n'en revenais pas! Au Québec, nous accourons au service des miséreux!

Il ne m'a pas vu quand je suis repassé devant lui, mais j'ai décidé de lui régler son compte d'une certaine façon, parce que je lui aurais bien mis mon poing sur la gueule. Il y a des limites à être pathétique. J'ai donc pris le téléphone et j'ai appelé la police pour signaler ce con qui criait après le monde pour avoir une cigarette. Je suis resté sur les lieux pour voir s'il allait être là à l'arrivée des policiers: ça a pris deux minutes, la voiture est arrivée. J'étais content d'avoir réussi à l'emmerder, et surtout, j'étais content de ne pas m'être laissé faire comme une victime et d'être ensuite de mauvaise humeur avec des gens qui n'ont rien à voir là-dedans. J'ai réglé le compte de celui qui m'a fait chier et pas d'un autre. Je n'ai donc créé aucune injustice, et surtout, je n'ai accumulé aucune frustration. C'est ainsi que l'on construit la voie vers une meilleure société et non en se laissant faire stupidement par ceux qui veulent tout détruire et nous tirer en bas avec eux.

J'ai décidé d'utiliser ce moyen à l'avenir pour ne pas que des situations semblables dégénèrent inutilement, surtout que ces gens n'ont rien à perdre, ils leur feraient trop plaisir de vous transmettre le sida en vous frappant ou de vous foutre une plainte sur le dos et un dossier et vous descendre avec eux dans leur trappe à marde, parce qu'après tout, ils font tellement pitié, mais pas vous, qui faites des efforts colossaux pour vous en sortir, pour réussir dans la vie... Vous ne méritez pas qu'on vous aide vous! On vous laisse dans la marde, et on donne de l'argent à ces abrutis piteux pour qu'ils la redonnent au crime organisé... C'est le monde à l'envers!

7.Les problèmes sociaux de ce genre, ça se règle efficacement. Par exemple, auparavant les rues Ontario et Saint-Laurent coin Ste-Catherine étaient des bordels à putes et à revendeurs... Aujourd'hui, il n'y a plus rien. Comment cela s'est-il fait? Je sais qu'il y a quelques années de cela les policiers ont commencé à poursuivre avec force les contrevenants avec un nouvel outil: le «quadrilatère». Quand une prostituée est arrêtée et fichée, on lui donne un quadrilatère à respecter et où elle ne peut plus circuler sans une raison valable. De cette façon, si les policiers la recroisent le soir dans le quadrilatère en train de tapiner, parce qu'il y a des «coins à clients», ils ne lui demandent pas de «circuler», ils l'embarquent carrément pour non-respect des conditions et elle va faire un tour en prison. C'est très dissuasif. Ce qui se produit alors, c'est que les filles rejoignent davantage les agences d'escortes ou restent assises à attendre dans les bars des «coins à clients», des fois tout près de l'entrée pour pouvoir rentrer rapidement au cas où les policiers passeraient. Le problème de cette façon, c'est que les clients peuvent être facilement identifiés, puisqu'ils doivent entrer dans le bar. Ainsi, il est très probable qu'il y ait beaucoup moins de clients qu'auparavant, ce qui décourage ces filles de continuer à faire de la «prostitution de rue», ou de se prostituer tout court.

8.Puisque «quêter» c'est «solliciter» au même titre que les travailleuses du sexe, la même méthode devrait être utilisée avec les itinérants. Les policiers devraient donner un quadrilatère à respecter à chaque itinérant connu. Ces itinérants qui aiment tant la liberté et si peu les «cellules de prison» auront vite fait de comprendre le message. À chaque fois qu'un itinérant sera pris en train de quêter dans le quadrilatère interdit, il sera embarqué et ira faire un tour en prison, ce qui mettra par le fait même un stop temporaire à sa consommation de drogue ou d'alcool. Selon moi, cette méthode efficace aidera à contrecarrer durablement le pullulement incontrôlé de la racaille à Montréal qu'on trouve maintenant à chaque coin de rue.

9.Pensez ce que vous voulez, mais les faits sont là: la répression, ça marche. Allez faire un tour dans ces anciens coins à bordel: c'est beaucoup plus sécuritaire qu'avant grâce à ces nouveaux outils juridiques qui donnent plus de mordant aux policiers. En contre-exemple, allez faire un tour en Colombie-Britannique où on a laissé la bride sur le cou aux toxicomanes pendant quelques années folles avec les «centres de supervision»: les policiers en ont maintenant plein les bras! Le but initial était de venir en aide aux toxicomanes et entre autres, de leur fournir des seringues neuves pour éviter la propagation du sida. Cependant, c'est le contraire qui s'est produit. La consommation de drogues a augmenté, le nombre de toxicomanes a augmenté, le taux d'infections au sida a augmenté, la criminalité a augmenté... À la suite du bilan de ces «centres de supervision», la Colombie-Britannique a décidé de les fermer et de recommencer à réprimer à l'ancienne méthode.

10.Le but de la répression n'est pas de «punir», mais de décourager de choisir la «mauvaise voie». Comme je l'ai dit plus haut, l'itinérant doit reconnaître sincèrement qu'il a une part dans la misère qu'il vit s'il veut commencer à changer et à s'intégrer. La société doit aussi fournir toujours plus d'outils constructifs et interactifs pour aider ces gens à s'intégrer et gagner une plus forte estime d'eux-mêmes ainsi qu'une certaine forme de reconnaissance sociale. L'aide social «à l'ancienne», c'est-à-dire, où on donne un chèque sans autre considération, est une plaie sociale. L'aide social doit viser ultimement à non pas créer toujours plus d'assistés sociaux et développer ainsi une «mentalité d'assisté» perverse créant une dépendance, mais à valoriser l'autonomie et la mise en valeur des capacités des individus en les reconnaissants comme des citoyens à part entière qui nécessitent peut-être un peu plus d'aide que les autres pour s'en sortir, étant complètement au bas de l'échelle.

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