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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 6 septembre 2010

La caste des MBA's

1.Henry Mintzberg de l'Université McGill se plaint dans son livre «Le management» que les élèves des programmes en gestion sont trop jeunes et n'ont pas l'expérience requise pour être de bons gestionnaires, et par conséquent, n'ont pas fait leur preuve non plus en ce qui concerne leur leadership. Il demande donc que l'on change les méthodes de sélection et qu'on ne se fie plus uniquement aux résultats des tests habituels d'entrée tels le TAGE-MAGE et le GMAT.

Intéressé par le management, je suis allé sur le site de l'UQAM et j'ai pu alors constater que ces méthodes de sélection existent déjà, car on demande une expérience de 4 ans comme cadre pour pouvoir postuler pour l'admission au programme.

En ce qui me concerne, je n'ai pas cette expérience. Je pourrais toujours essayer de gravir les échelons un à un dans une entreprise quelconque, probablement au salaire minimum ou presque, mais le problème c'est que le cheminement risque de prendre plusieurs années et qu'aujourd'hui on demande des diplômes pour tout, alors si je commence comme commis sans études, il est très probable que je n'aille jamais plus loin que chef d'équipe des commis, etc. La promotion «sans fin» d'autrefois où le sky était la limite n'est peut-être plus aussi courante que les baby-boomers aiment encore à le croire.

Par conséquent, quels sont ceux qui auront une longueur d'avance sur les autres en ce qui concerne l'expérience comme cadre au sein d'une entreprise?
- Les enfants de ceux qui ont des entreprises et qui les font travailler dans celles-ci à titre de cadres débutants.

Pour finir, l'argument de Mintzberg est peut-être honnête, mais il favorise l'accès des fils à papa aux hautes études commerciales et enlève la chance, ou réduit grandement la possibilité, à ceux qui ne bénéficient pas des mêmes avantages sociaux et économiques, d'accéder à celles-ci.

C'est ainsi que la caste des riches qui profite de ces conditions favorisant la production corrélative d'une caste de MBA's se maintient efficacement au pouvoir et se perpétue.

Les enfants de ces riches n'ont pas à gravir tous les échelons de l'entreprise pour accéder à ses postes clés, et surtout, la personne moins «favorisée» qui y travaille et qui gravit, elle, chacun des échelons, paiera, par l'exploitation de son travail, les études de ces enfants favorisés qui leur permettront d'asseoir toujours davantage leur domination injuste. Autrement dit, la personne non favorisée par les circonstances de sa naissance au sein d'une famille en affaire devra faire preuve de deux fois plus de force et d'énergie, sinon davantage, pour accéder aux mêmes postes.

Cette situation n'est qu'un autre exemple de l'injustice flagrante du système qui créé toujours des conditions favorisant les nantis, comme si ceux-ci avaient réellement besoin qu'on les protège...

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