Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 18 février 2011

Une spiritualité athée est-elle possible?

Hier j'ai mis un vidéo de Francis Martin dans mon billet pour rire un peu, puis j'ai appris par la Clique du Plateau l'histoire des Anges, puis j'ai abouti sur YouTube par curiosité pour l'affaire et j'ai été étonné par cette jeune adolescente de 15 ans nommée «Kasara»..

Comme les autres «missionnaires spirituels», elle n'a qu'un seul nom, comme Francis Martin qui se fait appeler «Kaya», et ces personnes sont toutes dans la business des Anges..

Bref, j'ai trouvé le discours de cette adolescente brillante très satisfaisant, très surprenant pour une fille de son âge, très mature et consciente, et celle-ci est certainement vouée à un grand avenir, au moins dans le domaine de la communication..

Cependant, alors que j'étais ravi jusque-là par son discours sur l'attitude d'esprit «positive», la «résilience» en quelque sorte, le tableau est venu s'assombrir un peu lorsqu'elle a commencé à parler de «Dieu».. Ce fut comme une aiguille de tourne-disque qui glisse et raye les beaux sillons de travers..

Vous savez pourquoi ça ne marche pas avec moi ce genre de discours? C'est parce que, jusque-là, je ne voyais pas de problème à avoir une spiritualité tout court.. Autrement dit, à être capable de se recueillir, à être capable d'être bon avec soi, bon avec les autres, à être capable de se relever des épreuves qui nous mettent à terre et à devenir plus fort..

Selon moi, toutes ces choses n'ont pas besoin d'un «être transcendant» pour se réaliser.. Elles sont entièrement «autonomes» en ce sens.. Ça fait partie du développement normal de l'être humain qui acquiert la «force de vivre» ou un certain «courage» face aux événements contraires et aux aléas, parfois très pénibles, de la vie..

Les seules objections que je vois à ce genre de spiritualité «sans Dieu» ou «Anges», c'est qu'une personne attribue tout le mérite de sa «relève» ou de son «éveil» à elle-même, et que ce faisant, cela vienne gonfler son «orgueil».. Ce qui est parfois un obstacle pour autre chose, d'autres étapes de la vie disons..

Aussi, dans la croyance en l'aide quelconque d'une «force transcendante», ou en son soutien d'une façon ou d'une autre, on met en pratique un sentiment très important pour l'être humain qui est la «reconnaissance»..

Ainsi, pour développer une «spiritualité athée», il suffit d'être attentif à ces deux écueils: l'«orgueil» qui nous empêche de nous ouvrir aux mérites des autres et à la «chance» que l'on a parfois, plus qu'on pensait.. et le manque de «reconnaissance» envers la vie ou les autres, etc., donc le rappel à soi, le rappel aux autres, la mémoire, la fidélité, l'endurance, la «discipline»..

Il ne faudrait pas penser que le point suivant est une capitulation face à ce genre de «croyances», selon moi, aliénantes (mais si lucratives), mais j'ai parlé plus haut du facteur «chance»: l'être humain, peu importe qu'il soit «croyant» ou entièrement «athée», croit toujours, qu'il le veuille ou non, en un facteur «chance».. Eh bien, ce facteur «chance», qu'est-ce d'autre sinon une forme d'«énergie» ou de «faveur» quelconque, ou pourquoi pas, un genre de «divinité» primitive?

Il faut prendre conscience que l'être humain croit toujours en quelque chose qui le «favorise» ou le «défavorise», que ce soit des «forces transcendantes», le «destin», son «étoile», ou autre chose.. Le facteur «chance», même s'il est entièrement matériel et qu'il puisse reposer sur des calculs mathématiques, recèle une part d'inconnu, et laisse toujours place à une croyance «magique».. Et cela, c'est le fond le plus primitif ou le plus premier de l'être humain: nous ne pouvons faire abstraction de cette croyance.. Même l'optimisme est une variante de celle-ci..

Tout ce que nous pouvons faire c'est l'interpréter dans un sens ou dans un autre, lui donner un visage, un pouvoir, etc., l'appeler «Dieu» ou les «Anges», ou tout ce qu'on voudra.. Une conception entièrement matérialiste de l'Univers est, en ce sens, impossible..

Cependant, une conscience accrue et une «mise entre parenthèses» de la propension à interpréter ce facteur «inconnu», cette croyance, est une autre avenue, plus prudente disons, et plus «phénoménologique».. :D


Aucun commentaire:

Publier un commentaire