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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 5 février 2011

La perte de statut..

Une remarque importante de l'émission Naufragés des villes à Radio-Can: «La perte de statut, quand t'es sur l'aide sociale, ça se voit dans le regard des autres...»

La pauvreté rend effectivement invisible...

Quand t'es pauvre, t'es considéré comme rien.. Tu n'existes pas..

L'exercice des deux volontaires est intéressant, puisqu'il recrée artificiellement des conditions d'expérience que l'on pourrait être portés, autrement, qu'à imaginer en lisant Rawls au sujet du «voile d'ignorance»..

On constate, dans ces conditions, que puisque la personne volontaire qui doit vivre pendant 2 mois sur l'aide sociale en se cherchant un emploi pour en sortir, ne peut pas avoir recours à son expérience et à ses compétences passées pour s'en trouver un, qu'elle repart alors comme à zéro.. Mais pire encore: puisque quand tu commences «à neuf» à 27 ans (pour la femme) ou à 52 ans (pour l'homme), tu pars à moins que zéro.. En fait, t'es comme sans espoir pour les autres, t'es presque fini d'avance..

Pourtant, ces personnes ne sont pas moins capables que les autres dans la vie réelle, c'est juste qu'elles n'ont plus rien derrière elles, elles n'ont pas de CV, ou plutôt, elles n'en ont plus, car leurs CV respectifs ont été «détruits» pour la cause de l'expérience.. En fait, leur condition les enferme dans celle-ci, c'est comme une trappe qui s'ouvre: tu rentres, ça se ferme, pis c'est fini.. T'es pris là-dedans comme dans un engrenage.. C'est l'engrenage de la misère..

L'estime de soi finit par en prendre un sérieux coup..

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