Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 17 février 2011

Le monde est en orbite autour du sexe..

«Bonjour mon beau blog d'amour,

Je pensais à ça ce matin, à quel point je ne me souviens plus de mes super baises.. Je regardais des photos sur Devine sa mouffe, et je me disais «Hummm, maudit qu'elle me fait penser à ma première celle-là!».. Et j'essaie de me remettre dans l'ambiance, dans la situation de rentre-sort, avance-recul, de sqwish-sqwish dans noune et de splouche, mais ça ne marche pas..

On dirait que l'«entrée» est bloquée.. L'entrée de la matrice.. Pourtant, je l'ai bien travaillé cette chatte, sous toutes ses coutures.. On baisait plus que dix fois par jour, sans manger, juste à boire de l'eau en plein été.. Le lit était mouillé en permanence, à cause du jus de notre amour.. Y a pas à dire, ça jutait fort!

Bref, nous avons tellement fait l'amour que je me disais que ce serait impossible que j'oublie un jour ces moments intenses de mes premiers très grands plaisirs de jeune homme avec une vraie femme.. Mais non.. J'ai tout oublié de ces moments «inoubliables», à ce qu'il semble.. Je n'en reviens juste pas.. Je regarde la photo de nous deux, que j'ai réussi à retrouver par miracle, et je sens quelque chose, mais c'est très faible, c'est comme le signe d'un signe, le symbole d'un symbole, la lueur d'une lueur, c'est très loin, très indirect, très pâle, comme un vaccin, un virus mort, une insensibilité, une piqure dans la gencive chez le dentiste..

On aimerait sentir la douleur des fois, juste un peu, pour dire qu'il reste quelque chose de l'expérience, mais on n'est pas capable, tout est bien gelé, gelé ben dur.. Il ne nous reste que les «signes» de l'opération, les traces, que des mouvements vagues, abstraits, des bruits de «cric» et de «crac», des représentations vides, sans objets, des mimes, des gestes, des affects schématiques, quelques mots doux hors contexte.. La sensation de «cette» peau est disparue, avec la femme..

Je suis pourtant resté plusieurs années sous l'emprise de cet amour, après notre rupture, pourquoi? Peut-être parce c'est moi qui avait décidé, comme un con, que c'était fini.. Oui.. Que c'était fini le Paradis.. J'ai tellement regretté d'avoir laissé celle que j'aimais autant.. J'étais jeune, et mon père m'avait monté contre elle, puis j'ai pris du plaisir à faire souffrir.. Puis c'était fini.. Après, plus rien.. Le grand néant.. Une dépression de seize ans jusqu'à vingt ans au moins.. Sinon, toute ma vingtaine.. Je ne me souviens plus si j'ai touché à une femme dans ma vingtaine.. Peut-être que oui.. Effectivement, mais c'était toutes des prostituées, c'était ma nouvelle gang.. Mon nouveau Paradis.. Ma crown of shit..

C'est bien évident que le passé n'est pas disponible sur commande.. On entre le numéro de poste et on attend l'image à l'écran de notre widescreen mental, mais tout ce qu'on a c'est le foutu message «No signal»..

Plusieurs pans de mon existence sont tombés comme ça dans le néant.. Comme si je n'étais plus du tout la même personne.. Comme si toutes les fois où j'avais changé d'adresse c'était pour réellement me fuir moi-même finalement.. Ça a fini par réussir.. Mon propre lavage de cerveau à l'aide de la dope et de l'alcool et de relations toutes croches, a été un succès sur toute la ligne..

Bref, il ne me reste pratiquement plus rien de ces merveilleuses femmes.. Je me souviens seulement que faire l'amour avec «une telle», c'était «quelque chose!».. Mais je n'arrive pas à reconstituer, par exemple, le moment où je l'ai pénétré pour la première fois et que j'ai joui en elle.. Même si la relation remonte à ma mi-trentaine, c'est-à-dire à il y a de ça quelques années..

Pourquoi je ne me souviens jamais de ces moments pourtant si intenses? C'est probablement parce que ce sont les moments où nous sommes le moins «raisonnables».. Où la conscience est «transformée».. C'est-à-dire qu'elle est comme en mode «instinct», «plaisir», «jouissance», en mode «corps».. Après tout, ce n'est peut-être pas si «naturel» d'entrer son organe le plus précieux dans une cavité humide inconnue, dans le noir.. Peut-être que ça fait peur au fond.. Mais l'instinct prend le dessus, prend la relève, et c'est pourquoi il n'y a plus de souvenir.. On entre comme en mode «automatique»: érection, pénétration, mouvement de va-et-vient de plus en plus intense et éjaculation.. L'Espèce se fout que ton doggy ait peur.. Elle te force à faire la job quand même, mais en «obscurcissant» la conscience.. Ce serait la raison pour laquelle le sexe effréné peut aussi être une «fuite»..

Tiens-t-on vraiment, finalement, à être conscient au «maximum» de tout? La conscience «totale», la grande lumière sous le grand projecteur, n'est-elle pas plate, ennuyante? Examiner des chattes en «gynécologue» n'est-il pas une façon de tuer la vie? de tuer l'amour? d'«objectiver» la femme? d'échapper au charme, à la séduction, à l'envoûtement, à l'emprise, au véritable plaisir comme à la véritable douleur? d'échapper au solo de son âme? de dire, après tout, «y a rien là»? de faire son «blasé» parce qu'on n'est juste pas à la hauteur de son sentiment en tant qu'homme «viril» en contrôle de la situation d'un tsunami en pleine face?

Chaque homme sait à quel point l'amour le renverse, le foudroie, l'enivre et le porte aux plus hauts sommets.. La vie, ça ne se passe pas seulement «entre les deux oreilles», mais ça se passe aussi, et surtout, et peut-être même avant tout, malgré nous, entre les deux jambes..

Pour conclure, Jim Morrison avait certainement raison de dire, même dans son état de semi-conscience éthylique avancé, que «Le monde est en orbite autour du sexe»..

Cependant, ce serait le fun que je puisse m'en souvenir..

On dirait que l'Espèce, même si ça fait dix mille fois que je le fais, me force à renouveler sans cesse l'expérience en m'empêchant de la revivre mentalement..

Comme quoi il ne sert à rien de rester écrasé dans son salon et de penser à ses anciennes baises..

Et c'est bien la preuve qu'à la vieillesse s'ajoutera l'oubli de tout ce qu'on a vécu.. Les souvenirs ne seront plus alors que des «signes» morts d'une vie passée.. Il n'y a qu'à regarder d'anciennes photos pour s'apercevoir qu'elles sont comme des coquilles vides, et que l'on n'est plus «dedans», on s'y reconnaît à peine..

L'«oubli» n'est pas la disparition, mais la mise à distance, le recul, le «temps» finalement..

Et ce temps qui passe, c'est la mort lente de tout ce que nous sommes et avons été..

Bref, encore de la merde..

Allez, au revoir les tarés.. :D »

Aucun commentaire:

Publier un commentaire