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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 1 février 2011

Le matérialisme et le besoin de «motivateurs»..

Un passage du texte Matérialisme et métaphysique dans Théorie traditionnelle et théorie critique de Horkheimer m'a inspiré: puisque le matérialisme, aujourd'hui dominant, n'apporte pas de «loi pour l'action», comme le fait la métaphysique ou l'idéalisme, je me disais que c'était peut-être une des raisons pourquoi nous avions tant recours aux «motivateurs» en tous genre..

«Faire de l'argent pour faire de l'argent», n'est en effet pas très stimulant..

On a l'impression qu'on travaille pour rien..

Nouveau but des motivateurs, nouveau nirvana: la richesse, c'est le summum bonum!

Mais quand on pense à ce que c'est réellement: «accumuler des objets afin d'accroître son prestige social», on déchante un peu disons.. L'argent n'est pas la quête de l'absolu qu'on croyait..

Peu importe la quantité d'argent ou de biens, on reste toujours dans le «quantitatif».. Autrement dit, dans le néant et le rien.. Mieux: le «quantitatif» tient lieu du «qualitatif»..

Plus j'ai une bagnole qui coûte «cher», donc qui exige une grande quantité d'argent, plus je suis «meilleur»..

Plus on y pense, plus on trouve que la «puissance» est vraiment articulée autour du vide..

Pourquoi se démener pour autant de «bidules», tous plus inutiles les uns que les autres?

Faut vraiment être superficiel pour se croire plus important que les autres parce qu'on a plus d'argent ou de biens..

Même si cette façon de penser est toujours actuelle, cela me semble un atavisme.. C'est-à-dire que cela correspondrait à un ancien trait, une «ancienne» façon de penser ou de voir les choses... Pour moi, c'est carrément une façon de penser primitive qui remonte aux premiers primates qui se gonflaient de leur accumulation de bâtons de bois et de pierres tranchantes dans leur caverne.. Ce «prestige» leur permettait de baiser les femelles qu'ils voulaient, et cela était suffisant pour qu'ils se missent à chérir leurs «précieux objets», qui n'étaient en réalité que des déchets en puissance..

À quoi sert l'épée d'Excalibur quand l'esprit n'est plus là?

On la met dans un musée, ou elle aboutit entre les mains du premier con venu qui a le plus d'argent..

La puissance est aujourd'hui du côté de ceux qui «ont» pour «avoir».. On souffre de gigantisme.. On souffre d'«obésité», mais on ne se rend pas compte, en fait, que celle-ci est partout valorisée dans notre façon d'être et de penser..

N'ayant plus de «but», il ne nous reste plus qu'à «accumuler pour accumuler», comme une mécanique qui tourne dans le vide et s'emballe, une volonté de volonté, donc à gonfler à l'infini jusqu'à l'éclatement brutal, seule fin possible de cet absurde processus..

C'est presque drôle..

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