Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 11 août 2010

Montréal - Une ville agressante no.771

1. Des amis qui revenaient d'Australie et qui habitent là depuis quelques années m'ont dit qu'ils ne reconnaissaient plus leur ville, Montréal, que c'était stressant, agressant et que cette tension se sentait chez les gens en général. Ils ont trouvé aussi que les gens étaient trop crinqués sur la consommation et ne pensaient qu'à ça. Ils avaient hâte, finalement, de retourner là-bas.

Non, nous ne sommes plus les gens «accueillants» dont nous avions la réputation autrefois. Nous avons beaucoup changé, mais dans le mauvais sens, et nous n'avons pas vraiment une vue d'ensemble de toute cette imbécilité et de cette violence, puisque nous en sommes constamment submergés.

2. Personnellement, je trouve aussi que la vie à Montréal est, depuis deux ans, plus stressante, plus violente, plus tendue, mais j'en avais déjà remarqué la tendance il y a de cela une vingtaine d'années, sauf que je m'y étais habitué et que je ne le voyais plus. J'habitais à Laval alors, dans des conditions, disons, beaucoup plus «douces», plus aérées, il y avait moins de monde, plus de place. Ce n'était pas encore la place surdéveloppée que c'est devenu aujourd'hui et qui parvient à recréer tout le stress et l'environnement malsain de Montréal.

3. Mauvais discours de Charest, un discours «standard» tenu maintenant par tous les politiciens bêlants de la planète : «Notre priorité, c'est l'économie!» Non, la priorité M. Charest devrait plutôt être la «qualité de vie», la vraie, pas celle mesurée par le PIB. Deming disait déjà en 1970, selon les principes du management qu'il avait mis au point : «Quand les gens et les organisations se concentrent sur la qualité, la qualité tend à augmenter et les coûts chutent. Sinon, quand acteurs et organisations se focalisent sur les coûts, les coûts tendent à augmenter et la qualité diminue tout au long du temps.»

Et c'est exactement ce qui se produit aujourd'hui avec notre obsession de l'économie, qui est presque rendue la seule question en politique : nous focalisons partout sur les coûts, alors nous sabrons dans l'éducation et la santé par exemple. Mais si nous nous concentrons sur ce que ça coûte «présentement», mais que nous sous-estimons ce que ça risque de nous coûter plus tard, eh bien, nous risquons fort, une fois là, de ne plus avoir de qualité de vie, et lorsque tous va mal parce qu'on ne s'est concentré seulement sur «ce que ça coûte», ça finit par coûter encore plus cher. Le bon marché coûte cher mes amis, et il faut aussi penser à plus long terme, ce qui veut dire que la seule question économique n'est pas la solution, ne peut être la solution.

4. Mauvaises conditions de travail : vague de suicide chez les infirmières. Ça fait, ça aussi, partie de la «qualité de vie». Évidemment, si l'on ne tient compte que des revenus que ces femmes produisent et que l'on ne se fie qu'au PIB d'une population en général, ce sont des femmes «très heureuses» et qui vivent un certain «bien-être», comme ce pourrait être le cas pour le reste de la population, ce qui est pourtant faux, selon la plupart, qui disent ne plus avoir de vie privée et sentir qu'elles «appartiennent» à leur employeur.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire