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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 25 août 2010

L'addiction à l'agression no.782

1.Le cerveau traite l'agression comme une «récompense»: http://www.mc.vanderbilt.edu/reporter/index.html?ID=6131 C'est-à-dire que plus la personne agresse, plus elle est encouragée à le faire par son cerveau qui «récompense» l'acte: elle devient donc comme «accrochée» à ce comportement. On devient accro à l'agression provenant de soi, comme à l'agression provenant des autres ou du milieu en général.

2.Personnellement, j'ai senti de façon très concrète cette addiction à l'agression à mon retour de vacances. Il suffit d'ouvrir le téléviseur, et ça y est, ça te saute dessus dans ce qu'on appelle les «nouvelles»: des programmes télévisés entièrement axés sur l'agression, le stress, les événements négatifs, inquiétants, angoissants et anxiogènes, ainsi que la violence, la crudité et le cynisme.

Après 10 secondes de visionnement, je me sentais déjà mal dans ma peau et anxieux. La surcharge de nouvelles négatives, et comme si ce n'était pas assez une bande de nouvelles défile au bas de l'écran pour en rajouter, le défilement rapide des bulletins, comme sur un pied d'alerte: toute l'organisation de la nouvelle est faite pour créer dans l'esprit du téléspectateur un état d'urgence permanent auquel il devient «accroché».

Une fois l'addiction créée, si le téléspectateur n'ouvre pas la télé pour écouter le bulletin, il sent qu'il manque «quelque chose», peut-être quelque chose de grave, d'urgent, d'important, qui pourrait lui causer des problèmes s'il n'était pas au courant. Éprouvant une sorte d'anxiété à ne pas l'ouvrir, il ouvre pour avoir sa dose de nouvelles anxiogènes... C'est à peu près le même effet que la cigarette: se retenir de fumer rend nerveux, tendu, et le fait de fumer une cigarette après avoir tant attendu, donne l'impression de nous calmer, de nous relaxer, alors qu'en réalité le corps ne «relaxe» pas du tout lors de la prise de nicotine. En fait, et paradoxalement, la décharge d'adrénaline créée par la prise de nicotine donne une impression «psychologique» de relaxation, mais l'effet «physiologique» en est un de stress sur l'organisme: le coeur bat plus vite, la pression monte, les sens sont alertés, une réaction semblable à celle d'un pompier qui part éteindre un feu.

C'est ce qui explique aussi pourquoi les gens qui sautent en parachute disent souvent vouloir renouveler l'expérience, alors qu'ils n'ont jamais autant eu peur de toute leur vie.

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