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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 1 juillet 2009

Dead On Arrival

J'écris dans le noir à la chandelle en cet après-midi ennuagé. Je n'ai rien à dire; mon esprit est ravagé, je ne sais pas pourquoi. Je suis resté planté hier devant l'ordi toute la journée, en m'occupant autant que j'ai pu pour éviter de penser à la bière, que je suis totalement écoeuré de boire. Je crois que n'ayant plus d'occasion de relever des défis, je m'agresse moi-même. Je viens de lire d'ailleurs une petite étude là-dessus comme quoi l'agression est un comportement qui récompense le cerveau en dopamine et la renforce. Intérieurement, je crois que c'est effectivement un besoin vital chez moi de «chasser», et je suis en train de mourir parce que je suis écrasé dans mon fauteuil de confort et que je marine dans ma sécurité comme un idiot. Vaut mieux crever de façon intéressante que pourrir dans cet enfer tranquille qui tue d'ennui de toute façon. La fin de ma consommation de dope me fait réaliser que la vie est plate en sacrament. D'une façon ou d'une autre, je suis coincé. Tout le secret je crois, est dans le fait de ne pas voir, de s'aveugler volontairement, et de faire sa petite affaire en prenant bien soin de mesurer les doses. Mais le problème, c'est que je n'ai jamais rien mesuré de ma câlisse de vie. On «décolle» rarement de façon «raisonnable». C'est comme pour l'amour, s'il devient complètement «raisonnable», ce n'est plus de l'amour. Aimer, c'est plus ou moins perdre la tête, sans qu'on puisse rien y faire. Celui qui se gèle vise le même état d'une certaine façon : il veut perdre le contrôle. Je me suis toujours débarrassé de moi-même, parce que je veux me débarrasser du monde, en tout cas, de ce monde.

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