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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 13 décembre 2010

Écrire un «roman»... un tic...

Pourquoi quelques-uns commencent à vouloir écrire un roman dès qu'ils commencent à écrire sur un blog? Est-ce que ça ne devient pas comme un tic cette affaire-là?

Premièrement, c'est quoi un «roman»? Sait-on vraiment ce que c'est? N'est-ce pas déjà une formule toute faite comme un plat surgelé? Et pourquoi une histoire, un récit, doit-il prendre la forme «roman»? Pour susciter les réflexes pavloviens d'un lectorat en quête d'aventures «romanesques»?

Entre vous et moi, il y a beaucoup trop de «romans» et de soi-disant «romanciers» en ce moment pour que tout cela soit entièrement valable... Être «romancier» n'est peut-être après tout qu'un titre pour se donner de l'importance, comme le titre d'«écrivain» ou de «philosophe»...

90% de la littérature actuelle serait même peut-être à jeter à la poubelle pour cause d'«insignifiance totale»...

Qu'est-ce qui explique ce foisonnement insipide, banal, de la forme «roman»?

L'envie d'être populaire, de faire de l'argent, la volonté de plaisance?

Ou plus simplement, l'envie d'être lu?

Personnellement, en tant que barbouilleur de blog, j'aime être lu, je l'avoue... Et si je n'étais lu par personne, si j'en avais l'entière certitude disons, je n'écrirais probablement pas... Pourquoi? Parce que l'écriture, peu importe qu'elle soit sous forme de «roman» ou pas, est une forme d'art, et que sincèrement, je ne connais aucun artiste qui ne veut faire de l'art que pour soi... Tous veulent être reçus par les autres, par un auditoire quelconque...

On écrit toujours pour être lu, que ce soit  maintenant ou dans cent ans, on n'écrit jamais entièrement pour soi seul, même si on aime se le faire naïvement accroire parfois... Si on écrit seul, ce n'est jamais longtemps et c'est une pratique pour pouvoir être lu éventuellement par d'autres, comme celui qui joue de la guitare à la maison se pratique pour se faire entendre un jour par un public, qu'il soit petit ou grand... Comme le joueur d'échecs qui «joue» contre lui-même se pratique pour jouer contre d'autres...

Et si vous persistez à croire que vous écrivez vraiment «pour vous seul», et «pour toujours», essayez donc d'aller écrire dans le sable du désert sans trouver cela absurde... Ou encore, brûlez vos textes dès qu'ils sont écrits... Mais dès lors, à quoi bon écrire?

L'écriture est un travail qui se fait à deux, au minimum...

Mais pour en revenir à la littérature actuelle, on voit souvent que celle-ci repose en grande partie, et trop souvent, sur la personnalité de l'auteur: les gens adhèrent à la personnalité de l'auteur, par conséquent, ils adhèrent au livre... C'est un peu comme en politique: on fait confiance à une moumoute, puis... Faut faire attention à ne pas se faire fourrer...

Ce ne sont toujours et encore qu'«arguments d'autorité» partout, et en tout...

On essaie de savoir de quoi parle tel livre, mais tout ce que nous avons au verso, c'est ce qu'un tel pense du livre, ou ce que tel autre en dit... Que c'est donc Bon, Magnifique, Fabulous, Exciting! selon Barnabé Bigras...

On s'en crisse-tu de l'opinion des autres, on veut savoir de quoi ça parle!

Mais non, tout cela semble trop difficile pour la masse avide d'opinions, de nouveautés... de Coups de coeur de merde, etc...

C'est en «consommateurs» que nous lisons, comme on va à l'épicerie acheter du papier de toilette en spécial...

Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhh, pis allez donc toute chier tabarnak! :D

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