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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 8 octobre 2013

Le droit de rêver..

1. Je me suis rendu compte en me réveillant que j'avais beaucoup rêvé, mais que le souvenir de mes rêves disparaissait très vite.

2. Je me suis dit qu'il est bénéfique de rêver, car c'est comme une stimulation de l'imagination, et que si je pouvais rêver tous les soirs en dormant, ma vie serait probablement différente.

3. Je me suis dit que le sucre et les rêves ne sont peut-être pas si liés finalement, car hier soir, je n'en ai pas mangé, mais j'ai plutôt bu de la bière et mangé du rôti, ce qui est beaucoup de légumes avec de la viande. Habituellement, pour me donner une nuit très active en rêves, je mange du chocolat et des choses sucrées juste avant de me coucher, et ça marche la plupart du temps: je me souviens de beaucoup de mes rêves en me réveillant. La raison probable: le sucre est un carburant direct pour le cerveau, ses capacités sont donc améliorées.

4. C'est ainsi que j'en suis venu ce matin au «droit de rêver». Ce qui a «débloqué» ma capacité de rêver hier soir, et ma capacité à m'en souvenir, c'est qu'il s'est passé quelque chose dans la soirée qui m'a fait beaucoup plaisir. En fait, je me suis procuré quelque chose qui va m'aider beaucoup pour mes travaux d'école, eh oui, c'est de l'informatique. Ce matin en me réveillant, je me suis dit que cette fois-ci le sucre n'y était pour rien, j'ai donc pensé au fait que j'ai éprouvé du plaisir hier soir, que ça a comme désamorcé des situations potentiellement stressantes par rapport à mes travaux d'école. J'ai donc pensé qu'il y avait un lien entre la libération du stress et les rêves, et le fait de rêver amenait par la suite une plus grande créativité qui pouvait contribuer, à nouveau, à une libération du stress, et ainsi de suite.

5. J'ai pensé aux riches qui ont «tout», et aux pauvres qui n'ont «rien» ou pas assez pour vivre comme il faudrait, et j'ai pensé qu'ils devaient réclamer, eux aussi, leur «droit de rêver».

6. Je sais que ça n'a pas de sens de réclamer un «droit de rêver» aux riches, il faut juste le prendre, ou prendre les moyens de se l'offrir. Mais habituellement, les gens commencent par réclamer un «droit», peu importe lequel, ensuite, parce qu'il est évidemment impossible de l'avoir, ils fessent dans le tas. Autrement dit, c'est comme une mesure de politesse pour avertir qu'on va casser des gueules.

7. Évidemment, les riches sont toujours prompts à brandir la méritocratie. Mais bien des riches d'aujourd'hui, sont nés hier avec une cuillère en or dans la bouche, ce n'est donc pas toujours une question de «mérite», mais à la base, du pouvoir et de l'argent avec lesquels ont commence dans la vie.

8. Il est évident que lorsqu'on a beaucoup d'argent, on finit par prendre une grande longueur d'avance sur les autres qui stagnent dans le marais. Je pense ici à une meilleure éducation, à de meilleurs soins médicaux, à l'évitement du stress causé par le manque de ressources, ce qui est une grande cause de maladie, davantage de possibilités d'améliorer sa vie, ce qui vient à former une boucle un moment donné: la «boucle du pouvoir» ou l'effet Saint-Matthieu.

9. Ceux qui ont davantage, finissent par avoir encore plus, et prennent même à celui qui a moins ce qu'il a. Autrement dit, on se retrouve avec d'un côté, une personne qui a «tout», et de l'autre, avec une personne qui n'a «rien», parce qu'on lui a pris même le peu qu'elle avait. Est-ce que vous trouvez que cette situation est juste? En tout cas, moi je trouve que ça ressemble à la loi de la jungle.

10. C'est un genre de génocide différé. On se plaint des atrocités qu'on voit dans les autres pays, mais celles qu'on trouve dans nos pays plus avancés scientifiquement, sont plus subtiles, plus difficiles à apercevoir, mais sont, au bout du compte, autant dévastatrices.

11. On ne sait pas combien de pans entiers de l'humanité on a empêchés de s'exprimer, de se réaliser et de s'épanouir, et qui sont morts dans la souffrance et l'oubli le plus total, à cause de la domination de certains.

12. Ceux qui ont «davantage» finissent par croire qu'ils ont un droit inné à ce «davantage». Ils finissent aussi par croire qu'ils sont vraiment génétiquement supérieurs aux autres, qu'ils sont comme «nobles génétiquement» d'une certaine façon, et deviennent arrogants. Il ne leur arrive jamais de penser qu'ils auraient pu naître laids, idiots, handicapés, ou dans une famille du tiers-monde habitant un bidonville, parce que les riches pays occidentaux prennent toutes leurs ressources.

13. John Rawls parle de ça dans sa Théorie de la justice, il parle de la «loterie génétique». À cette loterie de la vie, il y a des «gagnants» et il y a des «perdants», et il y'a aussi un grand pan qui n'est ni vraiment gagnant, ni vraiment perdant, parce que c'est le gros de la masse, la «norme», mais les gagnants s'enorgueillissent de leur sort en pensant, en ce qui les concerne, qu'il ne pouvait en être autrement: ils «devaient» naître gagnants, supérieurs ou favorisés. Autrement dit, ils ont un très gros égo, et une estime de soi monumentale. Et de ça aussi, l'«estime de soi», et du combat pour l'estime de soi versus ceux qui nous écrasent comme des merdes et ne nous aident pas à nous donner de l'estime, Rawls en parle ainsi que Axel Honneth dans La société du mépris, mais je vais y revenir une autre fois.

14. Quand je reviens d'une marche dans les quartiers aisés de Montréal, je me dis toujours que même si j'avais «tout», j'en serais toujours au même point par rapport à mon but, et que ce «tout» serait donc superflu. Au total, je ne serais donc pas plus heureux. Et j'ouvre un livre, et je me dis que le vrai combat est le combat pour le temps. Évidemment, l'argent peut permettre de gagner du temps, mais il créé aussi d'autres besoins qui consument énormément de temps, ce qui a pour conséquence paradoxale que j'ai le luxe de pouvoir faire des choses très simples, comme lire les œuvres complètes de Platon assis tard le soir dans un café, que le riche ne peut se permettre. Mon but dans la vie: lire tout ce que je me suis proposé de lire, devenir meilleur, penser et réfléchir le plus possible, apprendre toujours plus de choses, créer, aider les autres, écrire tout ce que j'ai à l'intérieur de moi avant de mourir. J'aime bien les voitures de luxe et les manoirs, mais pas au point d'y sacrifier ce que je suis.

15. Finalement, je n'en ai rien à foutre de la richesse, je veux juste avoir du temps pour faire ce que je veux faire.

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