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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 24 mai 2011

Personne n'est content..

Je cherche les sujets ce matin, et je n'en trouve pas.. Je ne sais pas de quoi parler.. Et pourtant, j'ai tellement de choses à dire.. C'est juste qu'il y en a beaucoup dont je ne peux parler, je m'impose une censure, c'est certain, je n'ai pas le choix.. Mon discours ne correspondra donc pas tout à fait à la réalité.. Mais qui voudra prétendre que son discours correspond entièrement à la réalité sans que ne s'y mêle, à tout le moins, un certain intérêt?

Il va sans dire que je pense aux femmes de ces temps-ci.. Elles se dénudent, se découvrent les jambes, nous montrent leurs cuisses duvetées et leurs beaux pieds pédicurés.. La vue des femmes séduisantes m'excite et m'apaise à la fois.. Elle me donne du focus.. Ma libido est en forme, je me sens plus équilibré intérieurement.. La fabrique à images se fait aller.. Je me sens comme dans un autre monde, plus grand, plus spacieux, sans frontières.. Un rêve sans limites.. Je me sens comme sur un nuage en permanence.. Je sens que tout est possible.. Je me sens léger.. Je me sens orgiaque.. J'aime toutes les femmes..

Et pourtant, je ne ferai, bien entendu, rien de tout cela.. C'est ce qu'on appelle la «névrose» nous dit Reich.. C'est la société qui veut ça.. Mais «vouloir» est un bien grand mot.. Est-il possible de vouloir quelque chose sans le vouloir vraiment? Dans On veut, n'est-ce pas tous et personne à la fois qui veulent? Comment un vouloir peut-il ne pas être rattaché à un sujet précis? La volonté ne part-elle pas à chaque fois d'une personne particulière?

Ainsi, l'orgie est réprimée.. Pourquoi? Faudrait savoir.. Pourquoi interdire les maisons closes alors que la prostitution est maintenant étendue à toute la ville? Qu'y a-t-il de si dégradant à faire ce métier? Travailler comme serveuse dans un snack-bar pour un salaire de merde n'est-il pas dégradant? Mieux: être «obligé» de travailler tout court n'est-il pas dégradant? Pourquoi seuls quelques riches oisifs auraient le privilège de goûter à ce plaisir alors que tous travaillent pour eux comme des forcenés leur vie durant? De quel «droit» nous imposent-ils cela?

Bref, bien des questions pas faciles et probablement insolubles dans le contexte actuel.. Mais il est clair qu'il y a un lien entre la «répression sexuelle» et le «travail».. Les riches peuvent se permettre de gambader à gauche et à droite sans trop de conséquences alors que les gens ordinaires sont forcés hypocritement de prôner la monogamie..

Il est clair que dans toutes les religions, le sujet en permanence «hot», le sujet d'actualité le plus sensible et universel, c'est le sexe et la façon de le faire.. Pourquoi? Se demande-t-on pourquoi la sexualité est si régulée, si encadrée, si rigide, ou est-ce tout simplement normal?

Le sexe n'est-il pas comme une drogue dangereuse que nous ne pouvons entièrement éliminer et que nous devons donc contrôler?

Mais le sexe n'est une «drogue» que pour ceux qui n'ont pas les «coudées franches».. Il est bien connu que les riches oisifs deviennent tous plus ou moins «blasés» dans leur culte de l'hédonisme.. Il est possible d'imaginer un riche qui fantasme temporairement sur la pauvreté.. Qui imagine une vie d'humiliation, de vexations, de misère, à manger de la merde.. Qui s'imagine avec sa femme dans son petit cocon d'infortune et de douleur.. Qui s'imagine le véritable amour souffrant et dernier, l'engagement à la vie, à la mort..

Mais ce fantasme est un fantasme comme les autres.. Je dirais même qu'il en devient banal pour un vrai pauvre.. Les pauvres rêvent de richesse, les riches rêvent de pauvreté..

Au final, personne n'est content..

Et c'est ici que l'on revient à la case départ..

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