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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 18 juin 2010

Les arguments faciles

Ceux qui sont en faveur de l'interdiction de la burqa ou du voile utilisent souvent des arguments faciles style «gros bon sens» comme celui-ci, l'argument de réciprocité, et qu'on retrouve un peu partout agrémenté à toutes les sauces : «Si une femme d'ici allait dans leur pays, elle serait forcée de porter le voile.» Effectivement, et c'est ce que nous trouvons injuste, puisqu’ici nous laissons ces gens libres de se vêtir à leur guise. La suite de l'argument : «Alors, pourquoi n'interdirions-nous pas le port du voile ici?», et c'est là justement où le bât blesse. En effet, pourquoi devrions-nous aligner notre ligne de conduite sur la leur? Notre ligne de conduite ne devrait-elle pas plutôt suivre ce que nous croyons être le Bien? Ça me fait penser au gars qui s'était fait voler son bicycle et qui m'a répondu : «Je me suis fait voler mon bicycle, j'en vole un autre!», c'est aussi bête que ça. Autrement dit, il n'a pas fait ce qu'il devait faire, il a tout simplement fait ce que l'autre lui a fait, mais à une autre personne qui n'a aucun lien avec le méfait, sans même se poser de questions sur la légitimité de l'acte lui-même. Il a servi de courroie à un acte qu'il jugeait injuste, ce qui fait de lui un complice dans l'injustice, aussi coupable que l'initiateur lui-même.

Si vous voulez défendre une cause, défendez-la donc de la bonne façon au lieu d'utiliser des arguments qui prêtent si facilement le flanc aux attaques.

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