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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 4 juin 2010

L'utilité de côtoyer des osti d'épais

J'adore me faire masser le cuir chevelu. Oui, j'aime ça, j'adore ça me faire passer les ongles sur les fesses aussi, je me le ferais faire pendant des heures, ainsi que dans le dos et sur les cuisses. En fait, partout sur le corps, mais surtout les fesses, qui sont hypersensibles. Mais mon billet ne sera pas à propos de ça...

J'étais dans le bus cet aprem : il y avait du monde, un tas de gros imbéciles comme d'habitude, des vieilles fatigantes qui bloquent l'entrée et que j'enverrais volontiers dans des camps, y faisait chaud. Je cherchais une place pour m'installer et lire. Y en avait pas.

Ça puait, ça sentait le tsou dbras dans ce maudit bus-là. On dirait qu'y a des gens qui ne savent pas cé quoi du déo. En tout cas, sur cette ligne-là, y en a des nationalités : y s'en vont toute travailler à la même place : un magasin appartenant probablement à un proprio véreux qui les exploite à fond pour pas cher. On connaît déjà le scénario.

Je sympathise avec eux parce que j'ai connu les emplois de merde, mais en même temps, maudit qu'y m'énarvent parce qu'ils prennent tout le temps toute la place comme du gros bétail avec leurs sacs, leurs carrosses et tout le tralala; quand c'est pas eux, c'est les gangs d'étudiants boutonneux ou les clubs de l'âge d'or, pis des fois c'est les trois ensemble, c'est là que je sacre en sacrament! Faut pas se faire d'illusions ici avec les «nationalités» : les Québécois ne m'énarvent pas moins, et j'en suis un moi-même, un frog, c'est juste que ça adonne comme ça sur cette ligne-là. En tout cas, je trouve une place, mais de dos, et j'aime pas les places de dos. Alors dès que je vois une place de face qui se libère à côté d'un vieux monsieur, je saute sur l'occasion.

J'arrive, je m'assois : j'ai pas assez de place... Qu'est-ce qui se passe? Le vieux monsieur fait semblant de dormir, je le vois qui me regarde par en dessous de sa casquette cheap subitement le câlisse, il a la jambe droite ben écartée sur mon bord comme pour avoir assez de place, et comme par défi... Ah ben là, je pousse latéralement sur sa jambe avec la mienne, il résiste! Il barre sa jambe!

En plus, il donne des claques sur sa jambe gauche en regardant un autre vieux monsieur pour dire «eille! y pousse sur ma jambe!». L'autre vieux en face me regarde avec un regard de complicité avec l'autre pour dire «ouin! s'tun sale lui!». Finalement, je me suis rendu compte plus tard qu'ils ne se connaissaient même pas.

Je voulais pas insister davantage auprès du monsieur pour qu'il tasse sa jambe, c'était probablement un crisse de vieux épais qui n'aurait jamais lâché le morceau, il aurait fallu que je me batte avec, que je lui dise «eille, t'es donc ben résistant pour ton âge, vieux crisse!», et encore là. Je connais ce genre de vieux crisse de têtus-là, sont haïssables ces osti-là! Y on 75 ans, y tombent en morceaux, ben y faut qu'ils t'imposent leur volonté esti!

J'ai connu un ancien nazi de cet âge-là, mon ancienne blonde le prenait donc en pitié, elle lui prodiguait des soins, mais ce qu'elle ne savait pas c'est qu'il ne manquait jamais une occasion de me traiter d'emmerdeur au téléphone ou de me raccrocher au nez! Il y avait comme une sale guerre entre nous parce qu'il était en amour avec ma blonde, préposée aux bénéficiaires... Ben l'esti, y a jamais lâché le morceau jusqu'à ce qu'il crève du cancer! Ma blonde braillait comme une bonne, moi ça me dérangeait pas trop qu'il ait souffert un peu avant de crever. Une fois j'ai embarqué en char avec lui, il est parti en trombe à 200km/h, on a failli se tuer une couple de fois, fallait que je m'accroche partout, mais il voulait me montrer qu'il en avait donc dedans, que c'était donc encore un homme, l'esti d'épais...

Avant ça, je ne croyais pas que les vieux pouvaient être si méchants, égoïstes, mesquins et têtus, ça me dépasse encore l'entendement. On croirait que les gens vont en s'améliorant en vieillissant, mais c'est souvent tout le contraire qui se produit! Tout ce qu'il y a pire en eux s'accuse encore davantage! C'est dégueulasse!

En tout cas, j'ai laissé l'autre vieux faire son smatte en empiétant sur mon côté, il devait se sentir comme un jeunot de vingt ans rempli de volonté et de force tenace. Au bout d'un moment, j'ai été m'asseoir à une place en arrière, seul. Mais je ne pouvais pas arrêter de penser à ce maudit vieux-là qui m'avait défié d'emblée, juste comme ça, pour me défier : osti que j'avais envie d'y crisser mon poing sur la cuisse pour qui se tasse! Mais non, j'ai contenu mon agressivité, avec plus ou moins de succès. Je me suis dit que cette frustration inhibée allait sûrement faire de bons billets sur mon blog dans les jours à venir, y a ça de pratique à côtoyer des osti d'épais...

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