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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 12 juin 2010

Ennui

Je n'ai rien à dire encore une fois, mais je vais quand même me forcer à écrire un peu, l'appétit d'écrire vient en écrivant, je suppose, en tout cas, c'est souvent mon cas.

Je passe mon temps à boire du café, je m'emmerde, j'arrive pas à lire, je bousille tout ce que je fais. Je me sens comme pris dans une impasse. Plus capable de boire de la bière, plus capable de boire du café. J'ai comme cette pulsion de boire en moi, faut toujours que je boive quelque chose, tout, sauf de l'eau on dirait. L'eau, ça bourre. Quand j'en bois je me sens gonflé assez vite, la sensation est désagréable, c'est pourquoi j'essaie d'en boire rarement. Ainsi, je passe mon temps à boire toute sorte de shit.

Je commence plein de livres, je les laisse là, en plan, je zappe tout. J'y reviens plus tard, j'étais rendu à la centième page, je sens que je devrais recommencer du début, éternellement, chaque livre. Je suis obsédé par ce qui est «dit», et dit «tel quel», c'est pourquoi je relis, je souligne, pourtant le «dire» n'est pas si important que ça. Il ne faut pas se fier au dire dans la vie, ça, ce n'est qu'une déformation du savoir des livres, du savoir d'école. Il faut observer, lire entre les lignes, nuancer, ne pas tenir compte des propos, ou du moins, les mettre entre parenthèses. Que ce soit des paroles ou de l'écrit, ça revient au même. Je ne devrais pas tant m'en faire avec le blabla, avec ce qui a été «vraiment» dit. C'est une perte de temps. L'«être» est une perte de temps, une stupidité, une lourdeur inutile. Le néant est beaucoup plus confortable. C'est-à-dire partir de rien, recommencer à neuf, ne rien prendre pour acquis, donner zéro valeur à ce qui est «dit». Le «dire» est une difformité en partant, une anomalie du vivant.

Lorsque les corps se touchent et s'unissent, tout va bien, tout se comprend de soi. Dès que l'homme se met à parler, c'est la tour de Babel, on interprète, on se contredit, on ne se comprend plus, on n’arrive pas à dire ce qu'on voudrait dire comme il faudrait le dire, tout va de travers dans le monde. Fermez donc vos gueules et embrassez-vous au lieu de ratiociner sur vos conneries qui vous séparent des autres et de la réalité! Les seuls «murs» qui ont jamais existé sont des murs verbaux! Au diable l'«interprétation», arrêtez de tout remettre à plus tard et mettez-vous tous à poil! Tout se comprend beaucoup plus facilement ainsi. Voilà.

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