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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 7 novembre 2015

La pensée dissidente

Dites bonjour à la Pensée Unique
Je voulais écrire un article sur la pensée «divergente», mais je me suis aperçu que ce n'est pas véritablement ça dont je voulais parler. Il est vrai que ma pensée est «divergente», c'est-à-dire que, à mon sens, elle diverge de ce que les gens pensent habituellement. Cela m'a d'ailleurs attiré beaucoup de problèmes, et ça continue. Je me suis aperçu avec le temps que les gens ne comprennent parfois tout simplement pas ce que je veux dire. Ce qui fait que je suis donc régulièrement victime de malentendu. Il est difficile de savoir si ce qu'on dit a du sens quand on est le seul à le comprendre et que tout le monde me dit que je n'ai pas raison. J'avoue que la pression est forte parfois et que je prends un peu mon trou, parce que ce serait trop long de prouver mon point de vue, que ce serait compliqué, et que ça humilierait certaines personnes, et parfois le prof même, ou un patron, ou un médecin. Cela ne m'empêche quand même pas de le faire avec tout le monde, parce que j'ai décidé qu'on ne me fermerait pas la gueule aussi facilement. Ici, on ne voit pas ça bien de discuter ou d'argumenter avec une blouse blanche, mais les riches apprennent à leurs enfants à le faire, ce doit donc être un comportement de pauvres que nous avons, et qui est comme rentré dans la «culture». Nos comportements de pauvres soumis qui ne posent pas de questions, qui ne remettent rien en question, sont rendus la «normalité» obligée.

J'ai honte de céder devant la majorité, car je sais qu'elle a presque toujours tort. J'ai honte de céder devant la majorité, car j'ai souvent eu raison contre elle, mais j'ai abandonné mon point de vue sous la pression pour ne pas me faire ridiculiser. Je ne cède plus aujourd'hui devant la majorité, même si on me rit dans la face. Je suis devenu sauvage, intransigeant, un vrai chien enragé.

Quand je parle, je dis des choses sensées, j'ai été lire ou voir des études, si les gens ne veulent pas comprendre, c'est leur problème. Moi j'insiste pas trop, mais je ne me laisse plus faire comme avant. S'il faut, je vais confronter 200 personnes. Je passe pour quelqu'un de pas agréable, et croyez-moi, je détonne n'importe où, on me reconnaît facilement de loin et on se prépare toujours d'avance à m'ignorer subtilement. Mais c'est difficile, car je deviens alors comme un truck qui vous fonce dessus. Quand je vais dans un magasin, je suis le client difficile «type»: je fais chier le monde. Je sais que je passe souvent pour un con parce que je dis ce que je pense, sans ménagement. Je passe aussi souvent pour un con peut-être parce que j'ai une face de con, je sais pas, mais je sais qu'on me sous-estime régulièrement, on s'amuse sur mon dos en masse.

Pourquoi je n'ai pas utilisé l'expression «pensée divergente»? C'est parce que je trouve que ce n'est pas cohérent cette histoire d'opposition pensée convergente/divergente. Une est plus logique, marche par étapes et est moins créative; l'autre est plus intuitive, marche par «bonds» et est plus créative. C'est trop stéréotypé tout ça. Cerveau gauche, cerveau droit, patati patata... C'est des trucs de psy pop.

Dans mon cas, il s'agit plus de pensée dissidente, et je vais vous expliquer en quoi: lorsqu’un groupe est polarisé autour d'une opinion commune, je prends le point de vue adverse. Lorsque tout le monde va dans une direction, je vais dans l'autre. Lorsque tout le monde fait la même affaire, je fais autre chose ou je ne fais rien. Je m'oppose en tout, à tout. Je crée la dissidence.

Je crée la dissidence car c'est pour moi un élan de liberté de me séparer du groupe. J'ai toujours étouffé avec les autres, et plus les années passent, plus je déteste la société, et finalement, le monde en général. Ça ne va vraiment pas en s'améliorant mon affaire. Quand je vérifie mes souvenirs, j'étais déjà comme ça à la maternelle.

J'apprends à comprendre que si ça va si mal dans ma vie, c'est parce que je suis vraiment au-dessus du troupeau. C'est une lente et pénible découverte, car on ne veut jamais se retrouver complètement seul comme Nietzsche dans sa grotte, et on se ferme les yeux sur soi-même, on ne veut pas voir le monstre de différences, mais la vérité finit par s'imposer: je ne suis vraiment pas comme les autres. En fait, on a beaucoup ri de moi parce que je croyais aux extraterrestres quand j'étais jeune, mais à la grande surprise des gens ordinaires, du «vrai monde», les extraterrestres leur sont probablement beaucoup plus proches que je pourrais moi-même jamais l'être d'eux.

Je suis dissident. Et les gens sont comme au temps de Jésus, même avec toute leur stupide technologie. Leur ignorance crasse est toujours là, mais à un autre niveau, drapée dans des atours scientifiques. Ils pensent mal, ils croient ce que les autres croient, veulent appartenir au groupe, sont suiveurs, sont lâches et opportunistes, et n'ont aucun souci de la vérité, sauf si ça les concerne directement. Par conséquent, ils crucifient ceux qui sont différents, ou ceux qu'on leur dit de crucifier. Ils sont dangereux, car ils ne savent pas ce qu'ils font.

Moi je vous le dis avec certitude:

«Si Jésus revenait aujourd'hui même, tout le monde serait d'accord pour le crucifier à nouveau. On se ferait même des selfies à côté de son cadavre.»





On chiale sur nos erreurs passées et on se dit qu'on ne referait donc pas ça aujourd'hui parce qu'on est donc ben meilleurs... Mais moi je vous le dis: ça se passerait exactement pareil, car les acteurs n'ont pas changé, seulement les noms, les costumes, et les décors.

C'est la comédie humaine qui continue. Machiavel se moquait dans son «Discours sur la première décade de Tite-Live» de ceux qui croyaient que les hommes changeaient... Vous voulez changer le monde? Vous n'y arriverez pas! Aussi bien vouloir changer des poules en chevaux de course!

Arrêtez donc vos hypocrisies de faux dévots et de faux justes, vous n'avez rien compris, vous ne comprenez rien, et vous ne comprendrez jamais rien, car vous n'avez pas la volonté, la soif et l'intelligence de trouver la vérité. Vous êtes paresseux et vous fonctionnez selon la loi du moindre effort et la loi de votre petit intérêt personnel.

Le monde est donc aujourd'hui exactement comme au temps «affreux» de Jésus. Si Jésus revenait pour casser des tables dans une banque et vous les foutre sur la tête pour vous réveiller un peu, il serait rapidement emprisonné. À sa sortie, il recommencerait, de cesse de nous ouvrir les yeux, puis il finirait par se faire tuer, ou serait noyé dans l'information en passant pour un illuminé, certes brillant, mais illuminé, ce qui reviendrait au même que d'être inexistant.

Le totalitarisme de la pensée unique est là, prêt à agir à la moindre occasion, secousse, étincelle. Il ne manque pas grand-chose, moi je le vois. Les gens pensent tous PAREIL. Regardez bien autour de vous, regardez les gens dormir au gaz, et demandez-vous si vous êtes bien un DISSIDENT. Un vrai, un persécuté, exclu de partout, et qui en porte les stigmates dans son corps et son esprit.

Il y a autant de chances que vous le soyez que vous ne soyez pas en ce moment sur Facebook ou Twitter en train de taper un texticule...

Dites bonjour à la Pensée Unique, elle est la joie, tout sourire, insouciance.

Elle est chaude et elle vous aime, elle est le Bien.

Elle vous encule aussi en douce.

Pour l'éternité.

4 commentaires:

  1. Étrange parenté d'esprit que j'éprouve toujours en te lisant. Peut-être que je suis un dissident invétéré. Je ne suis jamais là où l'on m'attend. Je méprise souverainement les troupeaux. Quand je participe à une manif, j'y vais comme Max Stirner y irait, avec la conscience de mon unicité, avec ma part d'anarchie, d'individualisme empathique.

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  2. Merci bien. J'écris avec la rage, c'est ma recette.

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  3. Ne change pas ta recette. Elle est réussie.

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  4. Merci bien. J'essaie d'être enragé le plus souvent possible. :D

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