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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 9 novembre 2015

Pétrarque, sur la renommée

J'ai commencé à lire les «Lettres Familières» de Pétrarque, et je tombe là-dessus dans la deuxième lettre du livre un:

«[...] les louanges des hommes commencent avec leur mort. Sais-tu pourquoi? C'est que l'envie meurt avec le corps, comme elle vit avec le corps.»

«[...] quand l'urne les enfermera tous également, viendront alors des juges sans haine ni envie.»

«Rends-moi Pythagore à la vie, je te rendrai ceux qui l'ont dénigré; que Platon revienne en Grèce, que renaisse Homère, que revive Aristote, que retourne en Italie Varron, que se relève Tite-Live, que refleurisse Cicéron: non seulement ils trouveront de tièdes admirateurs, mais des détracteurs mordants et envieux, comme chacun d'eux en a connu en son temps.»

«[...] tu te plains d'avoir connu beaucoup de personnes qui ont acquis dans leur vie un grand renom; cela aussi, si tu veux m'écouter, tu le mépriseras avec noblesse. Tu sais, en effet, à qui cela arrive: à ceux seulement qui, parce qu'ils ne le peuvent avec leur plume, défendent à grands cris leur renommée. Regarde ces personnages vêtus de pourpre, qui avec un grand vacarme attirent vers eux les regards de la foule, qui désirent être appelés sages et que le peuple appelle ainsi dans son désir d'assigner à chaque ville son contingent de sages. [...] écoute ma prédiction à leur sujet: leur renommée s'écroulera avec eux et un seul tombeau suffira à leurs ossements et à leur nom. Quand, en effet, la mort forcera leur langue devenue froide à s'arrêter, non seulement ils devront se taire, mais aussi on taira leur nom.»

«[...] tu trouveras la renommée dans le tombeau.»

8 commentaires:

  1. Béatrice, de Pétrarque, était de loin le livre préféré du Marquis de Sade. Comme quoi se cachait derrière l'écrivain sulfureux une âme étrangement romantique, sensuelle et angélique.

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  2. Je ne connais pas ce livre-là de Pétrarque.
    Par contre, j'ai réussi à mettre la main en usagé sur les trois premiers tomes des Lettres Familières et les trois premiers des Lettres de la vieillesse. Il me manque les deux derniers tomes de chaque série, mais je n'ai pas les moyens pour l'instant de me les payer neufs, c'est assez cher.

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  3. Je n ' ai pas beaucoup de relations avec le divin marquis ni avec Pétrarque et pourtant j ' en ai beaucoup , très affectueuses -
    Tous deux ont habité ma région d ' origine , en France , où j ' ai grandi , la chaîne montagneuse du Luberon , en Provence -
    J ' ai connu l ' existence de ces deux gars vers mes 20 ans , quand - époque - le luberon a été envahi par de nombreux hippies , époque joyeuse .
    Cette région de mon enfance innocente et heureuse s ' est soudainement vue être colorée de teintes merveilleuses , inattendues mais espérées -
    L ' évènement hippie y était prépondérant , mais certainement aussi le marquis et Pétrarque .
    Que Dieu bénisse les hippies , le Marquis et Pétrarque -
    Je n ' apprécie pourtant pas trop les idées sado-maso de Sade , mais je les respecte - De toutes façons j ' invoque pour lui la bénédiction divine et toute mon affection pour parler joyeusement comme il le fait du sexe -
    Quant à Pétrarque , je ne l ' ai pas lu mais de mes amis de cette époque bénie ont habité le petit village de " Fontaines du Vaucluse " qui est une particularité géologique et le Lieu des amours de Laure et Pétrarque - J ' y vécus le mariage d ' un couple de mes amis hippies , dont le versant civique-légal se déroula à Lacoste - Bénie soit Fontaine-de-Vaucluse !
    1000 de mes histoires se sont déroulées avec Sade , Pétrarque , avec le Lubéron , avec les Hippies , tout comme vous avez aussi 1000 histoires merveilleuses aussi à Québec -
    Grande vie à vous !
    Amicalement , Charles -

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  4. Laure de Sade... était la muse de Pétrarque. J'ai confondu avec Béatrice... Sade faisait référence à cette Laure et pleurait à chaudes larmes dans sa cellule capitonnée quand il pensait à elle... La Béatrice c'est pour Dante... Rien à voir avec Pétrarque. Je me fais vieux et j'écris n'importe quoi. Désolé.

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  5. Oups , je me fais très très vieux , je parle de Lacoste sans m^me dire que c ' est donc le village où Sade avait son château ( il était marquis ) ( à peine distant de 20km de Fontaine-de-Vaucluse , le village de Laure de Pétrarque ) château maintenant en ruine - maintenant hélas la ruine et la moitié du village ont été rachetées par Pierre Cardin , " grand-couturier " , et bien qu ' il en ait fait un centre artistique , l ' esprit de folie et les fous qui s ' y trouvaient ont déserté l ' endroit - C ' est devenu un astre mort - tristesse -
    Je parle de tout ça qui n ' a pas grand intérêt - de petites anecdotes -

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  6. Laure a été emportée avec la peste, et aussi plusieurs des amis et protecteurs de Pétrarque.

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  7. Ce que tu dis me donne envie de vous parler d ' un bon bouquin où il s ' agit non pas de peste mais d ' une épidémie de choléra dévastatrice qui est effectivement arrivée dans cette m^me région - Le livre s ' appelle " Le hussard sur le toit " , écrit par Jean Giono - C ' était un écrivain du XXième siècle , de cette région , assez illuminé , sympa - il a écrit aussi " que ma joie demeure " ou " un de Baumugnes " , d ' inspiration un peu cosmique -
    Du hussard sur le toit a été fait un film pas mal aussi , avec Juliette Binoche qui y joue très bien , où vous verrez cette région du sud-France , de Laure et de Sade - De Jean Giono il reste aussi quelques films qu ' il avait réalisés en noir-et-blanc .

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  8. @monde indien: Giono a été adapté par Frederic Back, cinéaste d'animation de l'Office national du film au Québec. L'homme qui plantait des arbres est un beau et grand court-métrage tiré de la nouvelle éponyme de Giono.

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