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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 19 octobre 2010

Désinformation ou occultation de la nouvelle?

On parle souvent de désinformation par rapport aux médias et aux nouvelles qu'ils nous transmettent, mais sait-on vraiment de quoi l'on parle lorsqu'on accuse une entité quelconque de faire de la désinformation?

Par exemple, ces jours-ci l'on joue beaucoup avec l'imaginaire collectif des Québécois. Tout le monde se rappelle très bien de Kim Virgule: on mise là-dessus pour monter une nouvelle plus grande que nature et exécuter une crucifixion publique au détriment de la justice et de l'éthique dans la même veine que la mentalité des radios-poubelles. Se rend-on vraiment compte à quel point les nouvelles sont rendues seulement un spectacle, un gros show commercial de sang, de violence, de scandales et de victimes?

Dans un journal populaire de Montréal, on nous offre une journée un cahier spécial sur le Saint Frère André et deux jours plus tard on nous offre des photos du militaire tueur en série portant les sous-vêtements de ses victimes... Vous pourriez demander: qui a-t-il de commun entre un saint et un tueur en série? Rien, sauf le brassage d'émotions; mais comme les émotions ne réfléchissent pas souvent, vous ne relevez pas la distorsion et on continue d'exploiter des gens qui souffrent de maladie mentale.

Vu cette situation, il est certain que ce qui motive en premier lieu les médias d'information c'est la recherche de profits en misant sur la stimulation du cerveau reptilien au détriment d'une nouvelle intelligente qui informe sur les choses d'importance.  Mais peut-on vraiment les en blâmer? Puisqu'étant des entreprises comme les autres et soumises à la concurrence, elles doivent elles aussi engranger des profits, que ce soit par la provocation ou par le traquage sans merci de mésadaptés sociaux ou de personnes qui se révéleront plus tard avoir été des victimes, mais le dommage a déjà été fait. Les médias d'information ne sont pas là pour nous faire «penser», mais pour nous faire «ressentir» la nouvelle et faire des profits avec une clientèle rendue émotionnellement et mentalement dépendante de la «sensation».

Ainsi, tout le monde est bien brassé émotionnellement au Québec avec la dernière nouvelle à sensation, mais y a-t-il beaucoup de gens qui savent pourquoi le Canada s'est vu refuser un siège au Conseil de sécurité des Nations-Unis? Voyez-vous, cela ressemble à de la désinformation, car cette nouvelle semble écartée des médias, mais pourtant, ce n'en est pas. Pourquoi? Parce que la nouvelle est là, mais elle filtre faiblement et avec peine à cause du trop grand impact des nouvelles à sensation qui mise sur le brassage d'émotions et l'imaginaire qui est beaucoup plus facile à aller capter que de faire appelle à la raison et à l'intelligence assoupie des individus.

Une convergence d'éléments malsains est en train de s'opérer dans ce complexe médiatique, industriel, politique et économique prétendument axé sur la «sécurité», ce qui me fait penser que nous sommes peut-être déjà, sans nous en rendre vraiment compte, dans un univers mental symptomatique qui ressemble fort à celui de 1984...

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