Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 6 novembre 2010

Confusion entre l'Un et l'Infini: la grande erreur et la cause du nihilisme

1.On se demande souvent avec raison si ce monde possède un sens. Or, malheureusement, on n’en trouve aucun... À moins d'ouvrir un «grand livre» et de proclamer les réponses qui y sont contenues comme la vérité absolue, mais ce n'est pas du tout mon genre d'aimer ne pas trop me poser de questions. Au contraire, je trouve qu'on ne pose jamais assez de questions!

2.Donc, ce qu'on peut percevoir à première vue lorsqu'on porte son regard vers le Grand Tout, c'est que le monde est absurde, que la vie est absurde, qu'il n'y a pas de sens à tout ça, etc., et tout cela, avec raison.

3.Effectivement, TOUT est absurde, pris ensemble... Je m'explique: si je croise un violoniste dans le métro, celui du métro Mont-Royal portant un béret joue d'ailleurs très bien, j'écoute sa mélodie et c'est très beau. Si je multiplie les violonistes dans le couloir du métro, ça commence à être bruyant, puis, si j'allonge le couloir à l'infini et que je les multiplie les violonistes à l'infini, ça devient carrément une cacophonie...

4.Bien sûr, les violonistes peuvent s'accorder en groupes et jouer à l'unisson, cependant, cela s'avère impossible: les groupes sont multipliés à l'«infini»... Cela veut dire que l'on ne peut s'accorder avec TOUS les autres groupes, jamais, il y aura donc forcément une cacophonie qui sera produite si tous les groupes jouent «en même temps».

5.Pour être plus précis, les groupes ne peuvent jouer «en même temps», c'est une impossibilité spatio-temporelle. Il y a aura donc toujours que de la cacophonie si on examine un «ensemble» suffisamment grand.

6.Cependant, si on revient à des musiciens uniques, on entend de belles mélodies... qui ont un «sens».

7.Ainsi, le sens est à chercher dans le «local», pas dans le «tout» ni dans l'«ensemble» qui sont nécessairement absurdes.

8.Cette erreur commune tient au fait que nous pensons le Tout en terme d'«Un», alors qu'il faudrait plutôt le penser en terme d'«Infini», ce qui nous aiderait à comprendre pourquoi, nécessairement,  il ne peut y avoir de sens lorsqu'on regarde dans cette direction seulement.

9.L'«universel» est nécessairement absurde, ainsi que tous les processus universalisants. Ces processus ne sont pas absurdes «en eux-mêmes» d'abord, mais dans leur intention. Ce qui finit par les rendre, au bout du compte, complètement absurdes puisqu'ils sont orientés dans la fausse perspective de l'«Un». Or l'Un, tout comme l'universel, est impossible.

10.Vous pourriez m'objecter que 2+2 font 4 ici comme ailleurs. Donc, qu'il y a un universel, donc que nous sommes fondés à penser quelque chose comme l'Un. Cependant, π + π font combien?

Aucun commentaire:

Publier un commentaire