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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 23 novembre 2009

Écoeuré de toute

Si vous voulez que je vous dise, je suis pas mal écoeuré de toute. Je sais pu où je m'en va, j'ai perdu le contrôle de ma vie, je me sens mou et fini comme une gomme qu'on jette par terre. Vidé de mon jus, de ma bonne énergie, de mon entrain, je suis une loque humaine, une merde. Vidé en profondeur. Sucé de mon juice. Je n'ai plus de liberté. Plus de moments à moi pour m'entraîner, lire, écrire; de moments où je pense à autre chose, où j'évacue mon esprit du stress, me remets en forme et prends le temps d'observer le monde qui m'entoure. Je ne bois que du café et de l'alcool, je ne dors pas, n'ai jamais le temps de m'arrêter, je mange mal, je dépense beaucoup, je perds le nord dans mes comptes, tout s'empile, et je n'arrive toujours pas à avoir ce que je veux... Ça s'empile aussi en dedans, je deviens gonflé, je digère mal, j'ai toujours l'impression de puer ou d'être laid, je me sens lâche, etc. Tous de beaux sentiments, c'est le stress qui me ronge, et je me sens devenir idiot, je me perds moi-même, je perds la tête, je deviens légume. Je souhaite des fois de crever subitement, péter une crise cardiaque et foutre le camp drette là, mais je serais bien étonné, parce que je suis pas tuable. Je suis fatiguable, mais tuable, on repassera. Je ne suis jamais malade, c'est ça mon problème. Mais dans le monde, c'est comme ça, on te pousse à bout jusqu'à ce que tu le sois, jusqu'à ce que tu ne sois plus utilisable, et après on te jette. Sans même te dire merci, sans la moindre reconnaissance, rien. Comme une pute. Ce que nous faisons, nous le faisons toujours pour nous-mêmes seulement. Pour pouvoir continuer à traîner notre sac d'os et de viande à hamburger. Le pousser plus loin. Essayer de lui donner un sens. Mais il n'en a pas. Il n'en aura jamais, puisque tout foutra le camp sans un merci. Tout disparaîtra de la surface de la galaxie. Tout va péter au frette, et les grandes oeuvres, la science, l'histoire, les grands monuments, la grande mémoire, absolument tout sera réduit en poussière. La grande toile de Dali que j'ai devant moi n'est qu'un flash de mémoire, alors à quoi sert de se casser le cul afin de laisser sa belle trace, qui n'est finalement pas mieux foutue qu'une trace de break qui disparaîtra au lavage? Et vous, ça vous chante de laisser votre trace brune dans l'Histoire? Ça vous parle de nous faire chier avec votre ambition et de faire juter le sang et le feu? Et où est le sens dans tout ça? Le sens, c'est l'illusion qui nous donne le courage de continuer à faire n'importe quoi. Le sens est une maladie, un virus, une connerie qui justifie toutes les autres conneries, et même la mort des autres. Je n'ai pas besoin du sens pour exister. J'ai juste besoin qu'on me crisse la paix

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