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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 3 juillet 2011

Les relations interindividuelles et les rapports à soi en tant que prêt-à-jeter..

Je suis convaincu que le capitalisme empêche le progrès réel de la science, et par ricochet, de la conscience.. Je sais que cela semble une idée paradoxale, et je vais donc devoir m'expliquer..

Les affirmations à propos d'innovations qui ont été «empêchées» ne sont pas rares.. Un exemple de la mentalité d'«usure» promue par le système capitaliste est le cas des bas collants: au début, ces collants cousus faits d'un matériel différent du nylon étaient très résistants, voire «trop» résistants, ce qui entraînait un manque de ventes et de renouvellement des stocks.. C'est pourquoi ils sont aujourd'hui faits de façon à pouvoir se briser beaucoup plus rapidement.. Cette «mentalité d'usure» s'est, comme on le voit aujourd'hui, répandue dans tous les domaines de l'économie et jusqu'à la sphère des relations interindividuelles et des rapports à soi.. Nos relations à autrui et nos identités «personnelles» (définies de plus en plus dans le cadre de l'industrie culturelle et du virtuel) sont du prêt-à-jeter comme des collants ou n'importe quel autre produit du système capitaliste..

Ce qui s'ensuit de cette mentalité diffuse promue indirectement par le système et ses objets périclitant à tout moment c'est l'impression que rien n'est stable, valable, ou destiné à une longue durée.. Par conséquent, l'impression d'«accélération du temps» devient plus forte, alors qu'elle n'est en réalité causée que par le roulement plus rapide des objets entre la production, la consommation et la poubelle..

Je ne dis pas que le socialisme ou le communisme favoriserait mieux la science, ce qui serait probablement tout aussi faux, mais que le capitalisme génère ses propres limites et les impose à la science confinée, dans ses recherches, au cadre de l'usure, alors que par principe elle est essentiellement dynamique et sans limites..

À un autre niveau, et pour d'autres raisons, de même que la séparation de la science et du profit serait bénéfique, la séparation de la science (ludique par essence) et de l'État (l'esprit de sérieux) serait souhaitable.. Mais cela est-il seulement possible ou même envisageable? Je crains que non, pour l'instant.. La politique au niveau planétaire empêche impérieusement cette séparation, car le «pouvoir» échappe aux États sans la science.. «Savoir, c'est pouvoir..» Or, la recherche scientifique, monopolisée principalement par l'État à des fins stratégiques, prend cette orientation par la configuration politique du monde, mais la science en vient d'autant plus, indirectement, à renforcer cette dernière dans une sorte de double contrainte..

Il n'y a qu'à penser ici à l'exemple de l'escalade nucléaire de la guerre froide: l'opposition d'ensembles politiques importants entraîne un développement des moyens technologiques de conjurer une menace d'invasion, voire, de pure et simple destruction, mais la «montée en puissance» des États créée toujours davantage une crispation grandissante renforçant ainsi l'opposition engageant la science dans une recherche des moyens permettant de toujours creuser davantage ce fossé qui entraîne tout le monde en avant dans une course meurtrière irrationnelle, qui se fait pourtant, paradoxalement, à grand renfort de «rationalité»..

En raison de la situation générale engendrée par cette configuration, la science stagne «qualitativement» probablement depuis au moins 50 ans..

sans conclusion..

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