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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 8 juillet 2011

Plein le cul de l'été..

C'est toujours la même histoire à chaque année: dès qu'il commence à faire beau et chaud, on assiste à une recrudescence immédiate de l'agressivité et de la violence..

J'ai pensé pendant un certain temps que c'était parce que les femmes se dénudaient et que ça faisait monter la testo des mâles, les rendant ainsi plus agressifs et stupides, mais non, puisque les femmes aussi sont agressives.. et stupides..

C'est tout simplement la chaleur, cette sensation d'oppression physique et étouffante qui nous pousse à exploser.. à chercher un exutoire pour cette pression intérieure.. de la steam brûlante..

Je le sais, puisque partout où je me retrouve, je ne peux échapper à la chaleur, souvent à cause de systèmes de climatisation en panne ou défectueux, et il y a en plus le cas du métro de Montréal après le travail qui est absolument un sauna sans aération été comme hiver, incompréhensible.. Eh bien, moi aussi je me sens sur le bord de péter les plombs en imagination à chaque fois pour un rien, mais bon, je me contiens, puisque j'intellectualise trop, et je constate plutôt la chose chez les autres qui se défoulent comme ils peuvent sur n'importe qui, et parfois c'est moi..

Mais cette rage est complètement irrationnelle et viscérale, et c'est pourquoi je n'embarque pas là-dedans puisque je sais très bien comment ça pourrait finir.. j'aime trop m'échauffer.. en tout cas, autrefois, c'était mon naturel.. mais seulement en cas de défense.. mais, immanquablement aujourd'hui, un peu plus vieux, refroidi ou ranci, comme vous voulez, ma tête annule mon corps.. Je somatise, je deviens hypocondriaque.. Je démonte ma mécanique comme un masochiste..

Je me sens lâche des fois.. il y a quelque chose de la fierté de l'homme on dirait dans le fait de se battre physiquement.. Mais j'ai fini par me dire que c'était au fond vraiment idiot de croire ça.. Ce ne sont que des hormones, c'est tout.. Ce n'est même pas un combat «entre hommes», mais un combat «entre hormones».. La tête est infiniment plus virile que le corps..

J'avais autrefois l'habitude de lutter contre le feu avec le feu, mais c'est vrai que ce serait encore plus drôle avec de l'eau.. J'imagine un pétard mouillé avec la mèche qui pend.. penaude.. découragée.. Hahahahaha!

Il y a d'ailleurs un gars qui a fait exprès pour me rentrer dedans sur le trottoir alors que je lisais.. Je l'ai pas vu venir, alors l'osti de lâche en a profité pour me donner un solide coup d'épaule à épaule.. Il trouvait, selon lui et ses hurlements à distance, que je prenais trop de place sur le trottoir.. Complètement abruti et sournois.. Mais peut-être moins pire au final qu'un professeur de français.. Il m'a fait mal.. Je savais que c'était de la pure provocation pour se battre, et logiquement, il ne me restait pas grand options pour laver cet affront, mais je n'ai rien fait.. Je savais trop bien que je risquais de revenir à la case départ pour un idiot que j'aurais démoli d'un coup.. Je n'aurais même pas osé le prendre par le collet, parce que c'est moi qu'on aurait accusé, évidemment, les coupables se la coulent douce avec le système, mais maudit que j'aurais aimé ça.. J'en rêve souvent.. Ça fait 3 ans de ça..

J'ai fini par me dire que ce genre de personnes se permet de nous attaquer parce qu'elles n'ont rien à perdre, ni à craindre, sauf surprise bien sûr.. Ce qui leur ferait le plus plaisir, ce serait de nous amener avec elles dans leur merde et qu'on y soit bien trempé jusqu'au cou.. dans la chaleur intense d'une osti de cellule sale.. Chose à laquelle LUI est habitué.. Lui et ses potes.. Abonnés au Club Med des prisons canadiennes.. et non de celles de Bogota ou Los Angeles où ils seraient bouffés vivants..

Quand j'ai punché ma carte pour la dernière fois dans les usines, je me suis dit que je serais dorénavant un gentleman.. Mais j'ai tellement de négatif accumulé parfois.. Une chance que je fais du sport, que je me fais souffrir, que je retourne l'énergie négative contre moi, parce que des fois j'aurais envie de remettre coup pour coup, plus intérêts, bien sûr.. Y en a qui savent vraiment pas ce qu'ils manquent.. Un buffet de pur bonheur, c'est-à-dire, de claques bien placées dans la gamelle..

Mais bon, en général, la vie n'est pas si pire que ça.. quand je reviens du boulot, habituellement, je pense à écrire des romans avec beaucoup de «cassages de gueules» au lieu de penser à faire sauter la planète.. Et ça passe.. Le mal passe.. Tout passe cawliss..

Même le sexe passe..

Les émotions ont une durée de temps limitée: c'est ce dont je me suis rendu compte en vieillissant..

C'est dommage pour l'intensité, mais en même temps: quel osti de soulagement..

En tout cas, j'ai hâte qu'on revienne au temps froid.. Pourquoi la chaleur rend-elle les gens agressifs et le froid non?

C'est ainsi que l'on voit bien que l'être humain est une simple mécanique..

Pourquoi sur les annonces de Complètement cirque la femme porte un soulier alors que son pied est dans la bouche du trapéziste? - Parce que la vision de son pied nu dans la bouche de ce dernier serait inacceptable: ce serait tout simplement une exhibition gratuite de fétichisme du pied.. Le public en général n'accepte pas ce genre de chose.. Mais si on interpose la surface d'un soulier entre le pied et la bouche, la chose devient acceptable aux yeux de ce dernier.. C'est pure hypocrisie et jalousie, et je dirais même vanité, puisque l'être humain ne veut pas reconnaître face aux autres son côté animal, pulsionnel, sexuel, irrationnel.. Il est comme «coincé» de l'intérieur, alors qu'il pense et veut tout le contraire..

L'homme est un animal fou.. peut-être même raté.. ou manqué..

Il interpose donc des objets, des vêtements, des surfaces pour faire oublier et se faire oublier qu'il est un simple animal comme les autres.. comme s'il avait honte..

Mais il reste tout autant un pervers incorrigible.. souvent méchant et bas.. de façon presque innocente.. Le dernier des tortionnaires vous croise sur la rue avec son air cool et sympa..

Je me méfie activement des êtres humains..

Je préfère rester assis dans mon salon bien confortable dans mon fauteuil et lire un bon livre de philosophie morale, comme celui-ci, ma dernière découverte:


J'aime bien le «après» la vertu..

Allez..

Au revoir..

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