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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 14 avril 2011

L'insécurité informationnelle..

«Dans ces conditions le journalisme peut-il encore se prévaloir du titre de quatrième pouvoir, agit-il encore comme un contre pouvoir ?

Ignacio Ramonet: On assiste à une extraordinaire concentration des médias. Si on observe la structure de la propriété de la presse nationale française, on constate qu'elle est entre les mains d'un très petit nombre de groupes. Une poignée d'oligarques - Lagardère, Pinault, Arnault, Dassault. -, est devenue propriétaire des grands médias français. Des médias qui expriment de moins en moins une pluralité, mais sont soupçonnés de protéger les intérêts des grands groupes financiers et industriels auxquels ils appartiennent. En ce sens, il y a crise du «quatrième pouvoir». Sa mission historique, qui consiste à créer une opinion publique disposant d'un sens critique et susceptible de participer activement au débat démocratique, n'est plus garantie. Aujourd'hui, les médias cherchent, au contraire, à domestiquer la société pour éviter toute remise en cause du modèle dominant. Les grands médias ont créé un consensus autour d'un certain nombre d'idées (la mondialisation, la construction européenne, le nucléaire, le libre-échange.) considérées comme étant «bonnes pour tout le monde» et qui ne peuvent être contestées. Si vous les contestez, vous quittez ce qu'Alain Minc appelle le «cercle de la raison». Vous êtes donc dans la déraison.»

Extrait de l'article d'Ignacio Ramonet, Le citoyen vit dans un sentiment d'insécurité informationnelle.

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