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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 16 décembre 2009

Sondage - Croyez-vous aux Loas?

Je tombe sur le livre d'un Ph.D. en théologie, apparemment, d'une grande érudition, et qui se questionne sur les «Loas»... Choses qui semblent très «concrètes» pour lui, mais dont je n'ai jamais entendu parler. Et là je saisis qu'on est dans de la haute métaphysique, et que, en plus, c'est une étude sérieuse en religions comparées. Alors on passe par les croyances des Grecs de l'Antiquité, par la Bible, par l'Orient, etc., le tout afin de savoir si les Loas sont bons ou méchants : je pouffe de rire. C'est bien. First, je ne sais pas de quoi on parle au juste : il me semblait qu'il y avait déjà assez des esprits du chamanisme, des âmes errantes, des bons fantômes catholiques, de Allah, de Dieu et des autres dieux que je ne connais pas, qui sont en tout, je crois, au nombre de 6394. Bon, alors vous comprenez, on fait un wrap-up là, je fous tout ça dans le même sac, pour moi c'est de la mystification pure. C'est pas compliqué, quand j'ai vu ça, les «Loas», qui étaient pris au sérieux par des docteurs quelconques, ces choses, dont je n'ai jamais entendu parler, qui n'ont absolument aucune réalité pour moi, ni sur moi, ni par témoignages de proches, bref qui n'ont absolument aucune existence non plus dans au moins toute l'Amérique du Nord, puisque j'en ai même jamais entendu parler à la télévision, même pas en anglais, ni lu nulle part, etc., j'ai pensé à quel point pour d'autres personnes d'«ailleurs», dans d'autres parties du monde, ma croyance vacillante en une Force quelconque, une sorte de dieu, ou Dieu tout court, et pourquoi pas au bout du compte le bon vieux Dieu catholique tout court, puisque ça fait partie du milieu dans lequel j'ai grandi, de ma culture «ambiante», eh bien, que cette croyance était tellement «locale» après tout, comme toutes les autres croyances d'ailleurs... Si un extra-terrestre essayait de nous comprendre, de comprendre notre univers mental afin de s'y retrouver dans notre morale, notre éthique, nos lois, bref, dans notre façon de fonctionner et de comprendre le monde, il croirait probablement que nous sommes tous fous de croire en des choses qui n'existent pas, ne sont pas «là», et dont nous n'avons aucune preuve physique concrète de leur existence ni même d'aucune action concrète sur le monde ou quoi que ce soit d'autre, et pourtant, avec lesquelles nous fonctionnons tous les jours comme si elles étaient «réelles». Un fait s'impose à moi de plus en plus, à tel point que ça en devient une évidence : quelque chose dans la tête de l'homme est «détraqué». Il y a un «détraquement» de la machine à la base, dans son fonctionnement, c'est systémique, structurel, et jusqu'à preuve du contraire, c'est «universel», du moins, «localement», sur notre pauvre petite planète qui se prend pour le nombril du monde. Toutes les nations du monde ont leurs bibittes invisibles... Je ne comprends même plus mes semblables depuis des années, en fait, depuis toujours, puisque je n'ai jamais cru aux choses invisibles, je n'en ai jamais ressenti le besoin. Je trouvais que la réalité n'avait pas besoin de ça pour exister, ni pour fonctionner comme il faut. Je trouvais que c'était de l'irrationalisme complètement fou, dément, un pari qui, à jamais, n'en vaudrait jamais la peine ni la chandelle. J'ai demandé à mon père, très jeune, ce qu'il y avait après la mort, un soir dans la cuisine, avant d'aller me coucher, il m'a répondu prosaïquement, stupidement, suivant son refrain d'athée, sa narration mythologique d'un «autre genre», mais marquée au coin de la sagesse : «Il n'y a rien, tu crèves, c'est terminé, bref, c'est comme avant ta naissance...» Il n'y a pas à dire, j'ai fait une crise d'angoisse dans mon lit, mais la pensée de la mort, ou plutôt, la peur de la mort s'est estompée graduellement avec le temps, les années. Après tout, qu'est-ce que mon père en savait? Personne n'est jamais revenu pour nous dire comment c'était de l'autre côté, s'il y a même un autre côté... Alors, ce n'était qu'une autre croyance de merde, une croyance d'«athée», pour faire court. Le mieux serait de dire que nous ne savons pas... Mais ça nous ne pouvons le dire, nous ne pouvons nous avouer vaincus, nous ne pouvons rester dans l'incertitude, il faut mettre un beau décor derrière tout ça, derrière une vie de souffrance, de peines, etc. Je crois que la mort, le fait d'«avoir à mourir», depuis le «début» de l'humanité, nous a rendus tous fous, car elle est effectivement inacceptable. On ne s'y habitue jamais, personne ne peut s'y habituer, même pas à 100 ans... L'être humain est fait pour l'immortalité, et un jour, la science rendra probablement la chose possible. La mort est la source de tous nos problèmes... En fait, notre unique problème, le plus grave après celui de trouver de quoi manger et de s'accoupler, c'est la mort. La mort ne nous va pas bien, elle nous détraque le cerveau, elle nous fait multiplier les entités consolatrices, ou bienfaitrices, ou encore, faiseuses de justice, etc.

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